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Nouveau monde. La Symphonie inachevée de Schubert complétée par une intelligence artificielle

Une représentation de la "Symphonie n°8" inachevée de Schubert a été donnée cette semaine à Londres. Elle a été achevée par une intelligence artificielle.

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Interprétation de la symphonie inachevée de Schubert à Londres le 4 février 2019 (Huawei)

C’était lundi 4 février, au Cadogan Hall de Londres. Les 66 musiciens de l’English Session Orchestra ont interprété la 8ème Symphonie en si mineur de Schubert, une symphonie inachevée à laquelle il manque les troisième et quatrième mouvements.

C’est le géant chinois des télécoms, Huawei, qui s’est livré à cette performance pour vanter la puissance de calcul de ses smartphones Mate 20 Pro, censés être dopés à l’intelligence artificielle (IA). Huawei avait déjà, dans le même genre, fait rouler une voiture autonome avec son smartphone au volant.

L’IA a d’abord ingurgité les œuvres du compositeur autrichien, notamment les deux premiers mouvements de la 8ème Symphonie. Cet ensemble de théories et de techniques, capable de simuler l'intelligence a analysé le timbre, la hauteur et la métrique de la musique. Elle a généré la mélodie des deux mouvements manquants. L’IA n’a pas travaillé seule mais sous le contrôle du compositeur de musiques de film Lucas Cantor, qui a fait son choix parmi les créations proposées par la machine et qui s’est chargé de l'orchestration.

L'IA peut-elle remplacer les artistes ?

Ce n’est pas la première fois que de l’intelligence artificielle est mise à profit pour la création artistique. En 2016, une IA avait inventé une chanson à la manière des Beatles, en copiant là aussi la musique du groupe britannique des années 60. 

Plus récemment, en octobre 2018, une peinture entière créée par une IA a été vendue aux enchères 435 000 dollars chez Christie’s à New York, salle de vente aux enchères. Il s’agissait d’une œuvre intitulée Le portrait d’Edmond Bellamy. Elle a été réalisée à partir de 15 000 portraits peints entre le 14ème et le 20ème siècle. Malgré la polémique sur la valeur de cette œuvre, le procédé technique était intéressant. Le tableau avait été créé avec ce qu’on appelle des réseaux génératifs antagonistes, c'est-à-dire deux algorithmes. L'un de deux produit des formes et des couleurs aléatoires et le deuxième corrige le premier en fonction des œuvres qu’il connaît.

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