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Nouveau monde. Comment les jeunes iraniens contournent la censure sur internet

40 ans après la Révolution islamique, l’Iran continue de maintenir une chape de plomb sur internet. L’accès aux applications et aux sites étrangers est bloqué. Pourtant, de nombreux utilisateurs parviennent à contourner la censure à l’aide de subterfuges techniques.

Article rédigé par Jérôme Colombain
Radio France
Publié
Une Iranienne en train de surfer sur internet à Téhéran, en 2011. (ATTA KENARE / AFP)

L’Iran ou la Chine ont réussi à mettre en place, chacun de leur côté, un accès internet à part, verrouillé, censuré. En tant qu'étranger, nous nous en rendons compte lorsqu’on arrive sur place : impossible de se connecter à son moteur de recherche habituel. Les réseaux sociaux, les messageries, Google, Facebook, YouTube sont impossibles d'accès. Et quand ils le sont, l'accès est fréquemment suspendu.

En Chine ou en Iran, toutes les connexions passent par un seul opérateur national qui bloque l’accès à certaines adresses IP correspondant aux sites étrangers. Les tentatives de connexion n’aboutissent pas ou sont renvoyées sur des messages d’explication ou sur les sites locaux qui proposent le même genre de services. Par exemple, en Iran, le moteur de recherche est Parsijoo .

L'usage des VPN pour contourner l'interdit

Pourtant, les jeunes iraniens parviennent à utiliser les applications mobiles célèbres comme Twitter, WhatsApp, Telegram ou Tinder. Comment font-ils ? Le plus souvent, ils utilisent ce qu’on appelle un VPN (Virtual Private Network). Ce réseau privé virtuel permet d’établir une connexion sécurisée, une sorte de tunnel, entre l’endroit où ils se trouvent et un autre endroit dans le monde, pour faire croire qu’ils se connectent depuis cet endroit. Par exemple, ils arrivent à faire croire qu’ils se connectent depuis la France ou les États-Unis alors qu'ils se trouvent en Iran. En plus, cela permet de surfer d’une manière anonyme et sans risque d’espionnage car les données sont cryptées.

C’est aussi ce système que les Occidentaux utilisent quand ils sont en déplacement dans ces pays. Aujourd’hui, c’est assez facile. On peut même utiliser un VPN sur un smartphone et plus uniquement sur un ordinateur. Ces outils sont généralement payants.

Cependant, les autorités font la chasse aux prestataires de VPN. C’est donc un peu le jeu du chat et de la souris. Un pays peut difficilement couper entièrement l’accès internet à ses entreprises sous peine de les empêcher d’avoir des activités commerciales internationales.

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