Vrai ou faux
Législatives 2024 : ces élections sont-elles "très lucratives" pour les partis politiques ?

Depuis le début de cette campagne des législatives anticipées, des militantsou simples citoyens ne manquent pas de souligner qu'il y a aussi derrière ce scrutin un enjeu financier majeur pour les partis politiques. C'est vrai.
Article rédigé par Sonia Ghobri
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Carte électorale. (Morgane Heuclin-Reffait / Radio France)

Ces élections législatives, "c'est aussi une histoire d'argent", écrit un internaute. Un autre se réjouit de la débâcle de Reconquête, le parti d'extrême droite fondée par Éric Zemmour, car avec "0,7% au premier tour, les subventions vont chuter". "Les législatives, c'est très lucratif pour un parti et pour sa survie", assure un militant sur le réseau social X pour appeler à voter. Même message d'un sympathisant d'un autre bord politique, quelques jours avant le premier tour du scrutin : "Si vous êtes dans une circonscription ingagnable pour la gauche allez quand même voter : le nombre de voix aux législatives détermine une part non-négligeable du financement automatique des partis."

Le financement public est crucial pour les partis politiques 

C'est vrai, les aides publiques sont devenues vitales pour les formations politiques car en France, les financements privés sont plafonnés et strictement encadrés par la loi. Les partis peuvent bénéficier des cotisations des adhérents, de dons de particuliers (7 500 euros maximum par an) ou encore des prêts. 

>>> Élections législatives 2024 : un enjeu financier majeur pour les partis politiques

Pour le financement public des partis, l'État détermine par décret le montant des aides attribuées aux partis et groupements politiques. Pour 2024, il a débloqué une enveloppe de près de 66,5 millions d'euros. À titre de comparaison, il y a 20 ans, en 2004, le montant de ces aides était fixé à 73 millions d'euros

Comment les aides publiques sont-elles réparties ? 


Cette somme est ensuite répartie en temps, en fonction du nombre de voix au premier tour et du nombre de parlementaires élus, à l'issue du second tour. Ainsi, dans un premier temps, chaque parti qui obtient au moins 1% des suffrages dans au moins 50 circonscriptions au premier tour, touche environ 1,6 euro par voix. Mais le partis peuvent se voir infliger des pénalités financières en cas de non-respect de la parité femme-homme. Au premier tour de ces législatives, les femmes représentent seulement 41,1% des candidats. Dans un second temps, chaque organisation politique touche de l'argent en fonction de son nombre d'élus. Cette année, un parlementaire rapporte 37 119,28 euros à sa formation politique.

En 2024, les partis de la majorité présidentielle (Renaissance, MoDem, Horizons) sont ceux qui ont touché le plus d'aides publiques (près de 19,5 millions d'euros). Le Rassemblement national a perçu environ 10,2 millions d'euros, Les Républicains cumulent 9,5 millions d'euros d'aides publiques et La France insoumise près de 8 millions d'euros. 

De mauvais résultats peuvent donc avoir des conséquences pour les partis politiques. Par exemple, le Parti socialiste a été contraint de vendre son siège historique, rue de Solférino à Paris et de licencier une partie de son personnel après les déroutes électorales à la présidentielle, puis aux législatives en 2017. Les Républicains ont également dû faire des économies après de mauvais résultats aux élections, même si ce n'est pas la seule raison. Les comptes du parti ont été aussi plombés en raison de l'affaire Bygmalion.  

 

 

 




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