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Que répondre lors du repas du réveillon si les débats tournent autour du nombre de chômeurs en France ?

Pendant les fêtes, la cellule Vrai du Faux vous propose une série de réponses factuelles à des affirmations approximatives sur les grandes thématiques qui animent généralement les repas de famille ou entre amis. Ce lundi : le chômage.

Article rédigé par Joanna Yakin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une photo prise à Paris devant un Pôle Emploi. Illustration. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Certains clichés participent à stigmatiser les personnes en situation de chômage. C’est d’autant plus vrai quand ils sont propagés par des hommes ou des femmes politiques. La cellule Vrai du Faux vous donne quelques précisions pour contrer des arguments répandus mais erronés sur le chômage.

Que répondre si l’on vous dit qu’il y a un million d’offres d’emploi qui ne trouvent pas preneur ?

D’abord, n’en concluez pas trop vite que votre interlocuteur est un libéral de droite. Il se peut qu’il opère, comme beaucoup, une confusion en se référant uniquement au nombre d’offres d’emplois disponibles sur le site de Pôle emploi (environ un million). Il s’agit ici d’un stock établit à un instant T. Cela ne signifie pas que ces offres ne seront pas pourvues, comme l’expliquait franceinfo.

Ensuite, il convient plutôt d’observer les statistiques du ministère du Travail. Tous les trimestres la Dares mène une enquête auprès des entreprises pour savoir si elles sont à la recherche d’un candidat. Ainsi, au 2e trimestre, on recensait 264 800 offres d’emplois vacants. Toutefois, somme l’explique la Dares, seule la moitié correspondait à des emplois réellement inoccupés. Pour les autres, il pouvait par exemple s’agir de postes sur le point de se libérer mais pour l’instant toujours occupés. Au 2e trimestre il n’y avait donc pas un million d’offre de travail non pourvues, mais plutôt autour de 100 000.

Que répondre si on vous dit que certains chômeurs gagnent plus en restant chez eux qu’en travaillant ?

Qu'il s’agit d’un autre cliché, repris également par le Président Emmanuel Macron au cours de son mandat. Cette idée a pris forme notamment après la publication d’une fiche de Pôle emploi en 2019 dans laquelle on pouvait lire que "pour environ 20% des ouvertures de droit à l’assurance chômage, le montant mensuel net de l’allocation auquel a droit l’indemnisé est supérieur au salaire mensuel net moyen qu’il a perçu au cours de la période d’affiliation". La méthode de calcul de Pôle emploi a cependant été contestée par des spécialistes de l’assurance chômage, comme l’expliquait franceinfo.

Ceux-ci expliquent que Pôle emploi base son calcul sur une moyenne mensuelle des salaires qui baisse artificiellement les anciens revenus. Une autre méthode de calcul permet, selon ces experts, de constater que le salaire est toujours supérieur à l’allocation. Par ailleurs, la loi interdit le cas contraire. Un article du Code du travail dispose que l’allocation chômage versée "ne peut excéder le montant net de la rémunération antérieurement perçue".

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