Mpox : transmissible uniquement par le sexe, pèse sur l'élection américaine, réactivée en laboratoire... Trois infox qui circulent sur l'épidémie

De nombreuses fausses informations circulent en ce moment sur l'épidémie de mpox, anciennement connue sous le nom de variole du singe. Franceinfo en a relevé trois parmi les plus partagées.
Article rédigé par Mathilde Bouquerel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Des infox circulent autour de la mpox, la variole du singe (photo d'illustration). (SOPA IMAGES / VIA GETTY)

De nombreuses infox circulent actuellement sur les réseaux sociaux autour de l'épidémie de mpox, anciennement connue sous le nom de variole du singe. Cette maladie provoquent des éruptions cutanées, de la fièvre et parfois des douleurs musculaires. Selon l'Assurance maladie, le malade est contagieux dès l'apparition des premiers symptômes, qui durent entre deux et quatre semaines. La maladie est le plus souvent bégigne, même s'il y a des risques de complications chez les jeunes enfants et les personnes immunodéprimées.

Pas une maladie qui se transmet seulement par voie sexuelle

Première infox qui circule notamment sur le réseau social X : le mpox se transmet essentiellement parmi les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes. Un internaute tweete, par exemple, au sujet de cette épidémie : "Que les personnes concernées mettent des capotes."

En réalité, on ne peut pas réduire le mpox à une infection sexuellement transmissible. Selon l'Organisation mondiale de la santé, le virus se transmet "par contact étroit" c'est-à-dire lorsqu'on touche une personne infectée, qu'on lui serre la main, par exemple. Une relation sexuelle est, évidemment, un contact étroit mais ce n'est pas la seule façon d'être contaminé. Par ailleurs, des risques de contamination au mpox existent également quand on touche une surface qu'une personne infectée a touchée avant nous. Il est également possible que ce virus se transmette, comme le Covid-19 ou la grippe, par les gouttelettes respiratoires. 

Pas de risques de fraude dans la présidentielle américaine

Plusieurs utilisateurs des réseaux sociaux relayent également une infox selon laquelle l'épidémie de mpox fait peser des risques de fraude sur la présidentielle américaine. Ils partagent ainsi une vidéo dans laquelle on voit Donald Trump, candidat Républicain à la Maison Blanche affirmer : "Ils veulent relancer l'hystérie du Covid pour justifier plus de confinements, plus de censure ... Mais à tous les tyrans du Covid qui veulent nous retirer notre liberté, écoutez ces mots : nous n'obéirons pas." 

En réalité, cette vidéo est ancienne, elle date de l'année dernière. Et Donald Trump ne dresse pas un parallèle entre Covid et mpox mais entre la première vague de Covid en 2020 et celle du mois d'août 2023. C'est d'ailleurs à ce moment-là que la vidéo a été publiée pour la première fois.

Un virus réactivé en laboratoire ?

Selon une troisième infox, le virus du mpox a été réactivé en laboratoire. Là aussi, les twittos partagent une vidéo qui date de 2019. On y voit une journaliste du magazine Science et vie expliquer que des chercheurs canadiens ont recréé en laboratoire une souche de la variole humaine. En fait, il s'agit de recherches connues, qui datent de 2017. Les deux scientifiques canadiens ont voulu montrer qu'avec peu de matériel et peu de moyens, il était possible de recréer une souche du virus de la variole et qu'il ne fallait donc pas relâcher les efforts sur la recherche de traitements et de vaccins contre cette maladie.

Cela dit, la variole humaine et le mpox (ou variole du singe) ne sont pas la même maladie, ce sont des cousins très éloignés. La variole humaine existe depuis au moins 3 000 ans, on en trouve des traces chez les momies égyptiennes. Elle a été éradiquée officiellement en 1980. Le mpox en revanche est apparu quant à lui à la fin des années 1950. Les deux maladies sont donc séparées par plus de 5 000 ans d'évolution.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.