République démocratique du Congo : la guerre entre les forces rebelles et l'armée s'intensifie

Ce week-end l'armée congolaise a accusé le Rwanda voisin, qui soutient les forces rebelles du M23, d'avoir bombardé l'aéroport de Goma, à l'est du pays.
Article rédigé par Claude Guibal
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des soldats de l'armée congolaise au milieu des civils déplacés, au camp Bulengo à quelques kilomètres de Goma, à l'est de la République démocratique du Congo, le 16 février 2024. (GUERCHOM NDEBO / AFP)

Des civils sous les bombes, des déplacés par dizaines de milliers... En République démocratique du Congo (RDC) la guerre s'intensifie. L'armée congolaise a accusé, samedi 17 février, le Rwanda d'avoir attaqué avec "des drones" l'aéroport de Goma à l'est du pays. Cette ville de deux millions d'habitants est désormais encerclée et quasiment toutes les voies d'approvisionnement sont barrées. Sake, la ville voisine, considérée comme le verrou de Goma, s'est déjà vidée de ses habitants.

Au Nord Kivu, dans la région des grands lacs, juste à la frontière rwandaise, le conflit dure depuis des décennies. Un conflit sanglant agité par des puissances régionales et des intérêts industriels; et où des milices armées terrorisent les civils pour contrôler l'accès aux richesses minières, dont le coltan, composant essentiel des smartphones. Ces milices pillent, rançonnent, violent et massacrent.

La plus puissante d'entre elles, c'est le M23, un mouvement rebelle majoritairement composé de tutsis, la même ethnie que celle du président rwandais, Paul Kagamé. Apparu en 2012, il a repris une activité intense depuis trois ans. Il accuse Kinshasa de ne pas avoir respecté des accords sur la réinsertion de ses combattants et contrôle depuis d'immenses territoires dans le Nord-Kivu.

La crainte d'une internationalisation du conflit

Chacune des parties dans le conflit intérieur est soutenue par des forces étrangères, agitées par la convoitise et l'aiguillon ethnique. La RDC accuse le Rwanda et ses "supplétifs" du M23, de vouloir faire main basse sur les minerais de l'Est congolais. L'ONU accuse, lui aussi, le Rwanda de soutenir le M23, une accusation relayée par les États-Unis. 

Le Burundi a, lui, envoyé ses troupes, composées de soldats hutus, en soutien à l'armée congolaise, auxquels s'ajoutent désormais des militaires sud-africains. Des mercenaires et d'autres milices hutus viennent également prêter main-forte à l'armée congolaise et une alliance lie également la RDC à l'Ouganda. D'où le risque d'une intense déflagration régionale dans cette région, une des plus stratégiques au monde en termes de matières premières.

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