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États-Unis - Chine : les sujets de tension entre Joe Biden et Xi Jinping

Les relations entre leurs deux pays sont au plus bas depuis des décennies. À la veille du G20, en Indonésie, les présidents américain et chinois se rencontrent pour la première fois dans le cadre de leurs focntions actuelles.

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Xi Jinping, président de la Chine (à gauche) et Joe Biden président des États-Unis (à droite). (TIM RUE / CORBIS HISTORICAL via  GETTYIMAGES)

Ils se connaissent depuis près de quinze ans : quand Joe Biden était vice-président de Barack Obama et Xi Jinping une étoile montante du Parti communiste chinois, les deux hommes ont partagé un nombre incalculable de réunions et de voyages officiels. Mais la donne a changé : ils sont aujourd'hui à la tête de deux superpuissances enfermées dans leur rivalité, qui se prêtent des ambitions hégémoniques et se défient l'une de l'autre comme au temps de la guerre froide. Et ils doivent se retrouver lundi 14 novembre à Bali (Indonésie) pour un entretien à la veille du sommet du G20.

La Chine est "le seul pays qui veut remodeler l'ordre mondial" écrivait le président américain en octobre dans un document de stratégie de sécurité nationale. Cette rencontre va donc surtout servir à exposer "les lignes rouges" qui les séparent, selon son expression, pour que "la concurrence ne dégénère pas en conflit" car les deux hommes et les deux pays sont en désaccord à peu près sur tout.

Taïwan : les Etats-Unis vigilants

Pékin considère que le retour de l'île de Taïwan dans le giron de la Chine communiste n'est pas négociable et que cela se fera par la force si nécessaire. Alors que depuis 1949, pourtant, Taïwan a son propre gouvernement et ses propres institutions.

Taïwan est surtout un allié historique des États-Unis. En cas d'attaque, Washington est prêt à riposter. Joe Biden l'a dit à quatre reprises, il a même envoyé des navires de guerre en exercice dans la zone. Rarement un président américain aura été aussi agressif sur le sujet. Mais rien ne fait peur à Xi Jinping qui connaît le poids des symboles et qui choisit le 8 novembre, jour des élections de mi-mandat aux États-Unis, pour s'afficher en tenue militaire et pour demander officiellement à l’armée chinoise de se préparer à la guerre.

Russie, Corée du Nord : la Chine au soutien

Les ambitions nucléaires et les récents tirs de missiles de la Corée du Nord inquiètent Washington, mais la Chine reste ferme dans son soutien à Pyongyang. De la même manière qu'elle continue de défendre la Russie malgré la guerre en Ukraine. Elle ne veut pas être obligé de choisir son camp alors que Joe Biden veut la pousser à jouer de son influence pour modérer la Corée du Nord. Et souhaite, à l'occasion du G20, mettre la Russie sous pression, notamment sur l'exportation de céréales et engrais par les ports de la mer Noire.

Commerce et technologie : un bras de fer sur les semi-conducteurs

Des différents opposent aussi la Chine et les États-Unis sur les questions commerciales et technologiques: la Chine se plaint de voir les tarifs douaniers mis en place par Donald Trump maintenus sous la présidence Biden. Mais elle se plaint surtout des restrictions importantes imposées le mois dernier par les États-Unis sur l'exportation de technologie des semi-conducteurs.

Clairement il s'agit pour Washington d'empêcher la Chine de produire les puces informatiques les plus avancées qui servent pour les équipements militaires ou l'intelligence artificielle.

Droits de l'homme : démocratie contre autocratie

Il y a des divergences aussi sur la question des droits de l'homme. Ça n'est pas nouveau mais le fait que Xi Jinping ait désormais les pleins pouvoirs après avoir été adoublé par le parti pour un troisième mandat n'arrange rien. Du point de vue américain la concurrence qui oppose les deux pays est aussi une bataille morale et existentielle entre une démocratie et une autocratie. La guerre froide version 2.0 ne fait que commencer.

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