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En Inde, chez Dream11, on ne dérange pas ses collègues en vacances sous peine d'amende

Imposer le droit à la déconnexion : en Inde, une entreprise met ses salariés à l'amende s'ils dérangent leurs collègues pendant leurs vacances.

Article rédigé par Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'application Dream11 sur un smartphone. (SAJJAD  HUSSAIN / AFP)

C'est désormais écrit noir sur blanc dans la politique de l'entreprise. Quand votre collègue est en congés : ni appel, ni SMS, ni WhatsApp, ni mail professionnel, ni pigeon voyageur. Rien, on le laisse tranquille. Même si c'est urgent. Même si c'est votre N + 1. Sinon c'est un amende de 100 000 roupies, quasiment 1 200 euros.

Dream11, une plateforme de Ligue Fantasy basée à Mumbaï en Inde, qui propose tout un tas de sports virtuels à pratiquer en équipe, veut aider ses 1 000 salariés à trouver un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Cette nouvelle politique, baptisée Unplug (comme "débranchement"), s'applique "seulement" une semaine par an. Mais c'est une semaine de déconnexion totale, pendant laquelle personne ne devra se sentir coupable d'être injoignable ou de ne pas pouvoir suivre ses dossiers. Une semaine pendant laquelle "vous êtes en quelque sorte mis à la porte du système", dit le patron, Harsh Jain, sur CNBC. Cela permet de revenir gonflé à bloc et en même temps l'entreprise peut vérifier qu'elle n'est dépendante d'aucun employé. 

Aux Etats-Unis aussi

Cela se fait aussi ailleurs, notamment aux États-Unis où les congés payés sont loin d'être systématiques. L'an dernier, le géant de la comptabilité PricewaterhouseCoopers a annoncé qu'il fermerait ses bureaux américains et mexicains deux semaines par an. De son côté, la banque d'investissement Goldman Sachs a mis en place un double système : les cadres dirigeants disposent de vacances flexibles, à poser selon leurs besoins et sans aucune limite de temps. La pratique est relativement répandue dans le monde de la tech. Et à partir de cette année les employés, eux, auront deux semaines de congés obligatoires, dont sept jours consécutifs minimum. Objectif, éviter les burn out, lutter contre le présentéisme parfois stérile, fidéliser les collaborateurs et faire évoluer la culture d’entreprise pour séduire de nouveaux candidats.

Ne jamais faire de pause, c'est dangereux pour la santé : trop travailler favorise les accidents vasculaires cérébraux et les maladies cardiaques. En 2016 l'Organisation mondiale de la santé et l'Organisation internationale du travail ont mené une étude, selon laquelle 745 000 personnes étaient mortes dans le monde cette année-là pour avoir travaillé plus de 55 heures par semaine.

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