Élection présidentielle américaine 2024 : Hunter Biden condamné, Joe Biden affecté
C'est la toute première fois dans l'histoire des États-Unis que l'enfant d'un président en exercice est condamné au pénal. Après deux semaines de procès, les jurés ont tranché, Hunter Biden, aujourd'hui âgé de 54 ans, n'a volontairement pas dit la vérité sur sa dépendance au crack quand il a rempli le formulaire d'acquisition d'un revolver. Sa peine sera connue début octobre.
L'intéressé, qui assure avoir complètement décroché depuis la mi-2019, s'est dit "déçu" par ce verdict. Ancien avocat et homme d'affaires reconverti en artiste-peintre, Hunter Biden est psychologiquement fragile, brisé par la mort de son frère aîné, Beau, emporté par un cancer du cerveau en 2015.
Le clan Biden fait corps
Jill Biden, la première dame, "ciment d'une famille recomposée et douloureusement éprouvée", comme l'a lui-même dit le président américain, a suivi presque tout le procès, quitte à traverser l'Atlantique dans tous les sens. Jeudi 6 juin, elle participe aux cérémonies du débarquement en Normandie, le lendemain elle est de retour au tribunal. Samedi 8 juin, elle revient en France à l'occasion d'un dîner à l'Élysée, pour la visite d'État de son mari. Le 10 juin, on la voit de nouveau en salle d'audience.
De façon totalement inattendue, après le verdict Joe Biden, lui a bouleversé son agenda et pris un hélicoptère pour se rendre sur place et retrouver son fils. "Je suis le président, écrit-il dans un communiqué, mais je suis aussi un père" tout en écartant l’hypothèse d’une grâce présidentielle.
Impact sur la campagne
Évidemment, le camp républicain se réjouit des déboires de la famille Biden. Dès l'annonce du verdict, l'équipe de Donald Trump a publié un communiqué expliquant que cette affaire n'était "rien d'autre qu'un moyen de détourner l'attention des véritables crimes de la famille Biden". Ça fait longtemps que le candidat républicain cherche à éclabousser son rival en utilisant les déboires de son fils, notamment ses affaires douteuses en Chine et en Ukraine.
Stratégie qui jusqu'ici n'a pas porté ses fruits. Joe Biden n'étant pas impliqué lui-même, contrairement au candidat républicain déjà condamné à titre personnel, le 30 mai 2024 et reconnu coupable de 34 chefs d'accusation pour falsification de documents commerciaux à New York. L'ancien président doit également encore faire face à plusieurs procès. Certains républicains affirmant que l'ancien président est victime de "persécution" politique et que le clan Biden "instrumentalise" le pouvoir judiciaire.
Un argument difficile à tenir puisque dans un effet miroir saisissant avec la déclaration d’Alvin Bragg, le procureur de Manhattan, lors de la condamnation de Donald Trump, les mots employés à l'issue du procès d'Hunter Biden étaient presque identiques : "Personne dans ce pays ne se trouve au-dessus de la loi a dit le procureur spécial David Weiss qui a instruit l'affaire. Chacun doit être responsable de ses actions, dont ce prévenu."
Au final, il est peu probable que ce verdict fasse bouger le vote des électeurs démocrates, en revanche, c'est une épreuve incontestable pour un président sortant déjà âgé et très éprouvé physiquement. En septembre, un autre procès attend le fils Biden, cette fois pour fraude fiscale.
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