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Arabie saoudite : dans la famille Salmane, on demande le fils au ministère de l'Energie

Il va falloir s'habituer à prononcer ce nom régulièrement : le prince Abdulaziz ben Salmane !

Article rédigé par franceinfo - Lucas Menget
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le nouveau ministre soudien de l'Energie, Abdulaziz ben Salmane, le 10 décembre 2017. (YASSER AL-ZAYYAT / AFP)

Le dimanche 8 septembre, il s’est produit un petit coup de théâtre dans les palais du royaume saoudien. Le roi Salmane a nommé son fils Abdulaziz au poste ultra stratégique de ministre de l’Energie. Pour mémoire, un autre de ses fils, Mohammed ben Salmane, est le prince héritier et le chef du gouvernement, mais on le connaît mieux sous son surnom de MBS. C’est lui qui mène la guerre contre les rebelles au Yémen, et lui qui aurait commandité le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi. Et c’est sans compter un autre ben Salmane, Khaled, qui lui, est ministre adjoint de la Défense. Le roi a donc trois fils au gouvernement, ce qui n’est pas exceptionnel dans la monarchie saoudienne.

Alors en quoi la nomination d’Abdulaziz ben Salmane est elle si surprenante ?

Depuis 1960, le royaume saoudien n’avait connu que cinq ministres de l’Energie et jamais aucun d’entre eux n’était issu de la famille royale. La nomination d’Abdulaziz est regardée dans le monde du pétrole avec beaucoup d’étonnement. Jusqu’à présent, les Saoudiens avaient confié ce poste à des technocrates très expérimentés, bardés de diplômes, spécialistes du pétrole reconnus dans le monde entier. Il ne fallait pas créer de confusion entre ces deux intérêts majeurs du pays : la famille royale d’un côté, le pétrole de l’autre.

Il ne faut pas oublier que que le pays est le troisième producteur de pétrole du monde, celui qui a les réserves les plus importantes, et que toute la richesse du pays vient de la vente de brut. Or l’Arabie s’inquiète : les cours baissent, la hausse de la température du monde affole et les transitions énergétiques sont urgentes. Les réunions de l’Opep, les pays producteurs de pétrole, sont tendues. Le royaume veut même faire entrer en bourse son joyau, le géant pétrolier Aramco, dont les chiffres sont pour la première fois en baisse.

Mais le prince Abdulaziz n’est pas un novice. Il travaille dans le secteur pétrolier depuis toujours, et a gagné une réputation de fin négociateur. Il est attendu jeudi 12 septembre à la prochaine réunion de l’Opep à Abu Dhabi. Et chacun de ses mots sera écouté avec attention. Mais en concentrant encore le pouvoir au sein de sa famille, le roi Salmane prend un risque : si le pétrole traverse une crise, la famille royale en sera désormais responsable.

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