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Afrique du Sud : un plan de transition énergétique financé par les pays occidentaux pour éviter le charbon

Le plan, dont les détails seront exposés à la COP 27, sera financé à hauteur de près de 8 milliards et demi d’euros par la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les États-Unis et l'Union européenne.

Article rédigé par franceinfo - Claire Bargelès
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des camions à la mine de charbon de Khutala, à Mpumalanga (Afrique du Sud), le 29 septembre 2022. (LUCA SOLA / AFP)

En Afrique du Sud, les habitants sont régulièrement plongés dans le noir. Le réseau électrique, qui tourne quasiment exclusivement autour du charbon, ne parvient pas toujours à répondre à la demande. Les espoirs se tournent alors vers un plan de transition financé par les pays occidentaux, dénommé "Partenariat pour une transition énergétique juste". Les détails seront exposés lors de la COP 27, qui débute dimanche 6 novembre. On en connaît déjà les grandes lignes : il sera financé à hauteur de près de 8 milliards et demi d’euros par la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les États-Unis et l'Union européenne.

Son but principal est de permettre à Eskom, l’entreprise nationale d’électricité, de se tourner vers d’autres sources d’énergie que le charbon et de planifier la reconversion des centrales. Alors que l’Afrique du Sud est le douzième pays le plus émetteur de gaz à effet de serre, les autorités sud-africaines insistent bien sur l’importance du volet de "transition juste". Elles ne veulent pas que les zones productrices de charbon soient laissées à l’abandon, comme le craignent les quelque 90 000 personnes qui travaillent dans ces mines.

Vers un plan similiaire avec le Sénégal, le Vietnam, l'Inde...

Pour que les opportunités liées aux nouvelles sources d’énergie profitent à tous, des projets de développement des filières d’hydrogène vert et de véhicules électriques sont prévus dans ce plan de transition. Les pays du G7 ont déjà annoncé vouloir lancer un partenariat similaire avec le Sénégal, le Vietnam, l'Indonésie et l'Inde.

Si beaucoup attendent de voir comment l’accord sud-africain va être mis en place, plusieurs défis doivent encore être relevés. À commencer par la somme allouée, qui peut sembler généreuse, mais qui n’est qu’une goutte d’eau par rapport aux autres investissements qu’il va falloir trouver : un rapport indépendant estime qu’il faudrait à terme près de 250 milliards d’euros au pays pour qu’il achève sa transition. 

Se pose aussi la question de la forme que prendront ces aides. La plus grande partie devrait être des prêts, ce qui risque d’ajouter un peu plus de poids à la dette sud-africaine. Enfin, si le pays accepte douloureusement de tourner la page du charbon, les ressources en gaz sont, elles, toujours convoitées, avec notamment un projet du groupe TotalEnergies qui souhaite exploiter des gisements au large de ses côtes. C'est sans compter sur le fait que la crise énergétique, qui a poussé l’Europe à augmenter massivement ses importations de charbon d’Afrique du Sud, donne du grain à moudre aux détracteurs de cet accord.

 

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