Afghanistan : la parole rare d'Ahmad Massoud, fils du commandant Massoud et chef de la résistance armée face aux Talibans
Son père, le commandant Massoud, était le "Lion du Panchir". Lui est surnommé le "lionceau". Un lionceau de 33 ans désormais, chef du Front national de résistance afghane (FNR). Sa parole est rare et ses apparitions publiques encore plus : Ahmad Massoud vit dans la clandestinité, "quelque part".
Cet automne, c’était en Asie Centrale. "Je change d’endroit tout le temps" déclare-t-il. C'est plus prudent. En tant que chef reconnu, estimé de la résistance afghane, il est forcément la cible des Talibans au pouvoir depuis l’été 2021.
"Il n'y a pas de résistance armée en Afghanistan"
Il y a une terre, en Afghanistan, au nord-est du pays, à deux heures de route, environ, de la capitale Kaboul, dont on dit que les habitants ont l’insoumission "dans les veines" : le Panchir. Cette terre montagneuse, escarpée, hostile, de Massoud père depuis laquelle il a combattu les Soviétiques, puis les Talibans, déjà, dans les années 80 et 90.
En 2022, sur place, le commandant des Talibans dans la zone, disait à des journalistes d'Arte, que la résistance, c'était une fable, un mensonge pour Facebook et autres réseaux sociaux : "Il n’y a pas de camp de combattants par ici". La zone est calme, sécurisée, d’ailleurs, on pourrait même réduire le nombre de militaires et de policiers sur place. Mais quelques semaines plus tard, les Talibans annonçaient fièrement avoir tué 40 insurgés, reconnaissant ainsi, de fait, l’existence de la poche de résistance du Panshir.
Une résistance armée fragile
Selon Ahmad Massoud, le Front national de résistance afghane compte aujourd'hui 3 000 combattants, sur près de 40 millions d’habitants. Il s'agit d'anciens fonctionnaires, d'anciens militaires qui ont rendu leur tablier à l’arrivée des Talibans. Des hommes aussi qui ont combattu aux côtés du commandant Massoud et qui soutiennent aujourd’hui son fils.
Mais qu’il est difficile d’organiser la lutte, quand les armes manquent. Quand les Talibans, au Panchir, coupent la route qui permettrait un approvisionnement salvateur. La dernière fois qu’il a pris la parole, Ahmad Massoud disait croire en une solution politique, plus que militaire : il rêvait même d’élections, du soutien d’une communauté internationale, qui a déjà échoué, tout en insistant que "la solution doit être afghane cette fois". Ahmad Massoud, qui se dit prêt à "mourir pour un peuple qui le mérite", apparaît bien seul, mais toujours combattif.
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