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Richard Anconina seul sur scène dans "Coupable" : "J'attendais un truc fort"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd’hui, le comédien, Richard Anconina. Il sera dès le 17 mars 2022, seul en scène dans la pièce : "Coupable" de Gustave Möller et Emil Nygaard Albersten au Théâtre Marigny.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
L'acteur Richard Anconina lors du Festival du film policier de Beaune, le 5 avril 2019 (FRANCK CASTEL / MAXPPP)

Richard Anconina est acteur, un métier-passion qui l'habite depuis très jeune. C'est son rôle dans le film Tchao Pantin de Claude Berri (1983) aux côtés de Coluche, qui lui a permis de connaître le succès avec deux César à la clé, celui du meilleur acteur dans un second rôle et celui du meilleur espoir masculin. Parmi les nombreux films dans lesquels il a joué : Itinéraire d'un enfant gâté de Claude Lelouch (1988) ou encore La vérité si je mens ! de Thomas Gilou.

Richard Anconina sera seul en scène, à partir du 17 mars, dans la pièce Coupable de Gustave Möller et Emil Nygaard Albersten au Théâtre Marigny.

franceinfo : Vous avez joué devant Coluche, devant Belmondo, la bande de La vérité si je mens ! Ça vous a aidé à trouver la force de dire oui et d'aller sur scène ?

Richard Anconina : Je ne sais pas si cela m'a aidé, mais je pense que j'attendais un truc fort. Tous mes copains me disaient : "Il faut absolument que tu ailles au théâtre parce que tu vas aimer ça, tu vas te régaler, on te connaît". Je leur expliquais que j'irais probablement un jour, mais qu'il fallait que j'attende d'être saisi, d'être pris, que ce soit incontournable. Un jour, le producteur Richard Caillat me propose cette pièce adaptée d'un film dont il a acheté les droits et lorsque j'ai lu, j'ai su. J'attendais ça.

Cette émotion, justement, que vous ne connaissiez pas, a-t-elle changé votre regard sur le théâtre ?

Je n'étais pas attiré par le théâtre parce que je trouve que le code de jeu du théâtre est particulier. J'ai du mal à m'y faire. Je trouve que les gens parlent très fort, pourquoi parler si fort quand tu es tout près ? Alors, on m'a expliqué qu'il y avait trois balcons et qu'il fallait que tout le monde entende ! J'avais un peu de mal, je n'ai pas beaucoup de voix, je ne porte pas beaucoup... Et s'il faut porter la voix, il y a quelque chose qui se dénature, dans le timbre, dans l'émotion et dans les intentions. Il y a quelque chose qui se déplace, qui bouge. Et je me suis dit : mais je ne pourrais jamais parler fort pour dire un truc que je dois dire, que j'ai besoin de dire dans une espèce de timbre, de souffle parce que ça fait partie de ce que je veux faire passer.

Cette pièce est d’une écriture très réaliste et très cinématographique, alors il y a un petit soutien de son qui est très, très, très subtil, qui va dans toute la salle et qui me permet de jouer comme au cinéma, avec les mêmes nuances, le même timbre. On n'a pas envie de changer sa voix, quand on joue. Je ne changerai pas mon nez, je ne changerai pas ma voix.

Cette pièce raconte l'intervention téléphonique d'un policier à la suite d'un appel au secours. Cet homme va sauver une famille, une petite fille, mais aussi son père et sa mère. C'est toute la dimension familiale qui est mise en exergue dans cette pièce. Vous avez toujours été très pudique et cette pièce semble vous remuer un peu. 

Oui, j'ai toujours été très pudique. Je ne viens pas de ce milieu. Après, ce qui m'a beaucoup plu dans cette pièce, c'est que je savais que dans ce personnage qui était affecté au 17, je pouvais y mettre beaucoup, beaucoup d'humanité.

"J'adore mettre de l'humanité dans tous mes personnages depuis 'Le choix des armes', 'Tchao Pantin'... Ce sont des personnages que je trouve très humains."

Richard Anconina

à franceinfo

Que vous ont transmis vos parents ? Et comment ont-ils vécu votre succès ?

L'essentiel ! L'humanité, la tolérance, la bienveillance, la générosité. Aimer les gens, c'est l'essentiel. Mes parents, dans une période de leur vie, avaient un petit restaurant. Un jour, quand je suis arrivé au restaurant, j'ai dit à ma mère : voilà, je vais arrêter ce que je fais actuellement et j'aimerais devenir acteur. Elle m'a fait la plus belle phrase d'une maman : "Mais comment tu vas faire ? On ne connaît personne". C'est magnifique !

Quand on parle de vous, impossible de ne pas aborder Itinéraire d'un enfant gâté de Claude Lelouch. Comment avez-vous vécu cette aventure ? La confiance du réalisateur et ce tête-à-tête avec Jean-Paul Belmondo ?

Jean-Paul et moi, on se connaissait un petit peu. Claude me raconte l'histoire parce qu'il n'y a rien à lire. Et je sais que dans cette relation, ça va le faire puisque c'est quelqu'un qui a une grande admiration pour son patron et que moi, Richard, j'ai une grande admiration pour Jean-Paul, l'acteur.

Qu'est-ce qui fait que vous êtes aussi rare ? Vous avez toujours pris le temps de dire, non, oui, de prendre le temps pour vous aussi.

Si je suis aussi rare c'est parce que déjà, je n'ai pas beaucoup, beaucoup de propositions. Ce sont des cycles. Tout d'un coup, ça repart, avec beaucoup plus d'intensité. Ce rythme me convient, il n'y a pas de souci. Là, je suis en tournée et c'est extraordinaire, je ne connaissais pas.

C'est intimidant d'être les yeux dans les yeux avec le public ?

C'est émouvant. D'ailleurs, c'est un appel à tous les auteurs de théâtre : j'ai vraiment aimé ! Ça sera toujours pareil, comme le cinéma. Je serai très sélectif parce que je ne sais pas tout faire.

"J'ai eu la chance de rencontrer, de jouer avec des gens que j'admire."

Richard Anconina

à franceinfo

Il y a vraiment, dans votre parcours, un côté rêve éveillé.

Oui, j'ai commencé mon premier film d'importance avec Alain Corneau dans Le choix des armes avec Depardieu, qui est mon idole, je l'adore.

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