Prix des carburants : les tarifs à la pompe sont en baisse, mais est-ce que ça va durer ?
Vous l’avez peut être remarqué, mais les prix des carburants baissent. Le gazole a perdu, en moyenne, six centimes d'euros en une semaine. Comment l'expliquer ? Le décryptage de Fanny Guinochet.
De quoi redonner un peu d'autonomie ? Les risques de récession qui menacent de plus en plus l’économie mondiale font baisser les prix des carburants. Quand on se dit que l’activité va ralentir, on a besoin de moins de carburant, de pétrole pour la faire fonctionner.
Or, l’Allemagne, véritable locomotive de l’Europe est en passe de caler. Lundi 19 septembre encore la Bundesbank, la Banque centrale allemande, a prévenu : les signes de récession se multiplient. L’autre grand moteur de l’activité mondiale à la peine, c’est la Chine, où la situation sanitaire est loin d’être stabilisée. Entre inflation galopante, et grande démission, les États-Unis sont aussi en grande difficulté.
Offre et demande
De fait, face à cette récession planétaire qui se rapproche chaque jour un peu plus, les investisseurs et industriels achètent moins de pétrole, la demande diminue et s’ajuste un peu plus à l’offre, ce qui fait baisser les tarifs. Et c’est comme ça que, le prix du gazole est repassé cette semaine en dessous du seuil symbolique d’1,70 euro en moyenne par litre, soit le niveau avant la guerre en Ukraine, en février dernier. Pour l’essence, c’est un peu moins visible, mais les prix se tassent aussi.
Il y a aussi la ristourne du gouvernement depuis le début du mois de septembre, cette remise a été relevée de 18 à 30 centimes par litre. Mais elle passera à 10 centimes en novembre et décembre. Dans les stations Total, s’y ajoute la remise consentie par le géant pétrolier. Tout cela contribue - aussi - à faire baisser les tarifs à la pompe.
Le baril de pétrole stable
Cette baisse des prix des carburants devrait durer. Après avoir dépassé les 120 dollars, en juin, le prix du baril de pétrole brut, de brent est repassé ces derniers jours à moins de 90 dollars. Et même s’il reste très volatile, il devrait continuer à se stabiliser à ce niveau. Selon les experts, les prix de l’essence sont en voie de normalisation.
Et c’est, aussi, le pari du gouvernement : Bercy bâtit son budget 2023 sur l’hypothèse d’un baril autour de 89 euros l’an prochain. Du coup, il y a peu de chances que la ristourne sur le litre de carburant soit prolongée après le 1er janvier. Il faut dire que ça coûte cher aux finances publiques : plus de 7,5 milliards d’euros en 2022.
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