Prix de l'alimentaire : le panier anti-inflation va t-il se transformer en caddie anti-inflation ?
Si l’inflation ralentit, le passage à la caisse reste salé. Bruno le Maire, le ministre de l’Économie, reçoit les acteurs de la grande distribution, mercredi 30 août, et les industriels, jeudi 31 août. Cela fait déjà plusieurs fois que le ministre convoque ces professionnels. Avec toujours la même volonté : leur demander de reprendre les négociations, pour baisser les prix, surtout quand les tarifs des matières premières chutent sur les cours mondiaux.
Mais il se heurte à deux camps qui se renvoient la balle. D’ailleurs l’ambiance est tellement tendue entre eux, que Bercy évite de les recevoir en même temps. D’un côté, il y a les supermarchés qui disent avoir mis en place les paniers anti-inflation. Depuis le printemps, chaque enseigne, Intermarché ou Auchan, par exemple, applique des prix bas ou plafonnés sur une sélection de plusieurs centaines d'articles que l’on reconnaît, dans les rayons, par un label. Et de l’autre, il y a les industriels comme Nestlé, Danone ou encore Lactalis qui estiment eux, aussi avoir fait leur part, en baissant les tarifs de produits comme des yaourts, de l’huile, des compotes, une baisse de l’ordre de 5 à 7 %.
Mais, en cette rentrée, le ministre de l’Économie veut qu'il y ait beaucoup plus de produits concernés par ces baisses. L’objectif de Bercy est de passer du panier anti-inflation au caddie anti-inflation cet automne.
Un objectif mais pas de menace de sanction
La sanction, ce sera le dernier recours, si aucun effort n’est fait, dit le gouvernement, sans décrire comment. Est-ce que ce sera du "name and shame", c’est-à-dire dévoiler les noms de ceux qui ne jouent pas le jeu ou encore la mise en place d’une taxe ? À Bercy on fait le pari qu’industriels et enseignes vont rogner sur leurs marges et revoir leurs prix pour relancer la consommation.
Pour faire bouger les choses, Bercy mise plutôt sur les nouveaux comportements des ménages. Sur franceinfo Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour, parle "d’une chute inédite des ventes, d’un véritable tsunami.". Alexandre Bompard a aussi demandé un report de la loi Descrozaille qui encadre les promotions sur certains produits (hygiène, droguerie…) pour protéger les industriels. Elle doit s’appliquer l’an prochain mais les patrons de supermarchés la voient d’un mauvais œil car elle plafonne les rabais. Cette demande de moratoire n’est pas sûre d’aboutir.
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