Le décryptage éco. Tout savoir sur le lundi de Pentecôte
Ce lundi de Pentecôte, certains salariés vont aller travailler quand d'autres verront leur week-end se prolonger. Retour sur les modalités de cette journée de solidarité. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Express").
Lundi 1er juin, certains d'entre nous travaillent, d'autres pas. Ce lundi de Pentecôte est considéré comme jour de solidarité. À l’origine, la journée de solidarité a été instaurée en 2004, après la canicule qui a fait près de 15 000 morts, dont de nombreuses personnes âgées. L’idée, c’est de travailler pour financer la dépendance de nos aînés.
Pendant longtemps, cette journée avait lieu le lundi de Pentecôte. Mais depuis 2008, les entreprises ont désormais le choix de la date mais aussi des modalités. Elles peuvent prendre n’importe quel jour dans le calendrier, sauf le 1er mai. Certains employeurs ont choisi de continuer à faire travailler leurs salariés le lundi de Pentecôte. D’autres ont opté pour la suppression d'une journée de RTT à un autre moment de l'année. D'autres encore préfèrent répartir les sept heures supplémentaires sur plusieurs jours, voire sur l'année entière – avec des suppléments de quelques minutes par jour. En tout cas, quelle que soit la formule, les salariés travaillent mais ne sont pas payés plus. C’est l'employeur qui gagne moins, puisqu’il verse une contribution à l’État pour la dépendance.
Cette année, la journée de solidarité doit rapporter près de 3 milliards d'euros. C’est beaucoup et en même temps, très peu par rapport aux 28 milliards d’euros que la France dépense par an pour la perte d’autonomie. Une partie de l’argent récolté pendant la journée de solidarité est versée directement aux départements, qui financent l'Allocation personnalisée d'autonomie, l’APA. L’APA permet de payer les Ehpad ou d’aider les personnes dépendantes pour les aider à rester à domicile. Une autre partie des fonds va aussi directement aux maisons de retraite.
Un deuxième jour férié de solidarité ?
L'instauration d'un second jour férié de solidarité était une proposition de la République en marche, mais elle a vite été rangée dans les tiroirs, faute de consensus politique. Reste que la question du financement va vite se poser car on estime que dans les années 2030, avec le vieillissement de la population, il faudra trouver entre 30 et 35 milliards d’euros par an.
Pour cela, le gouvernement prévoit de créer une 5e branche à la Sécurité sociale. Après les quatre déjà existantes, que sont l’assurance maladie, la vieillesse, la branche famille et la branche accidents du travail. Cette 5e doit permettre de flécher dans le budget des fonds spécifiques pour les personnes les plus âgées dépendantes. On l’a bien vu avec la crise, le système de prise en charge de nos aînés doit être amélioré.
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