Le décryptage éco. Prêts immobiliers : pourquoi les conditions d'octroi risquent de se durcir
Les conditions pour obtenir un prêt immobilier pourraient bien se durcir dans les prochains mois. Les banques seront reçues par le ministère de l'Économie mardi. Le décryptage éco de Fanny Guinochet.
Aujourd'hui, quand les banques accordent des prêts immobiliers, elles doivent suivre des normes : le taux d'endettement de l'emprunteur ne doit pas dépasser 35% de ses revenus – 35 % en comptant l'assurance – et la durée du prêt ne doit pas aller au delà de 25 ans voire dans certains cas, 27 ans.
Mais, à l'avenir ces simples recommandations, risquent de devenir juridiquement contraignantes, ce qui signifie des sanctions financières pour les banques qui se montreraient trop souples ou trop généreuses dans l'octroi des prêts. Le haut conseil dit vouloir serrer la vis, pour éviter que les Français ne s'endettent trop et ne parviennent pas à s'en sortir.
La plupart des banques disent déjà respecter ces normes
Il est vrai que selon les derniers chiffres de l'Observatoire Crédit Logement/CSA, du mois dernier, par exemple, la durée moyenne des prêts, aujourd'hui est de 236 mois, soit 19 ans et huit mois. Reste que les banques voient d'un très mauvais œil la menace de sanctions financières.
Et puis, elles sont en concurrence très fortes les unes avec les autres, et le crédit immobilier, reste un des meilleurs moyens pour elles, d'attirer de nouveaux clients. Gravées dans le marbre, ces règles vont les empêcher de capter des ménages, les plus modestes notamment.
Les primo-accédants, premiers exclus du marché
C'est déjà le cas, les foyers modestes, qui achètent pour la première fois et qui n'ont pas d'apport suffisant, ne pourront plus comme avant, jouer sur des prêts très longs. Les investisseurs aisés vont aussi y perdre : il arrivait souvent qu'ils dépassent les 35% de taux d'effort pour acheter un bien à louer, via les dispositifs Pinel, pour faire baisser leur impôt. Ce ne sera plus possible.
En attendant, le marché du crédit bat son plein. Plus d'un million de transactions sont attendues cette année. Il faut dire que les taux restent très intéressants : 1,05% en moyenne le mois dernier, selon l'observatoire crédit logement/CSA soit un des niveaux les plus bas jamais constatés.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.