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Le décryptage éco. Pourquoi la réforme de l'assurance chômage peut, elle aussi, nourrir la grogne sociale ?

On parle beaucoup de la réforme des retraites mais celle de l’assurance-chômage qui se met en place peut aussi nourrir la colère sociale. Pourquoi ? Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Opinion").

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Manifestation contre la réforme de l'assurance chômage à Paris, le 9 mars 2019. (BERTRAND GUAY / AFP)

La réforme de l'assurance chômage peut alimenter la grogne sociale. Elle entre en vigueur le 1er novembre. Une punition, une régression, une catastrophe... si on en croit tous les syndicats, cette réforme de l'assurance chômage est très violente. Pour Laurent Berger, le numéro un de la CFDT, d’habitude plutôt modéré, c’est même une des réformes sociales "les plus dures depuis 25 ans". Pourquoi ? Parce qu’à partir du vendredi 1er novembre, les conditions d’accès pour toucher des indemnités chômage seront beaucoup plus sévères et tout le monde est concerné par le tour de vis : vous devrez avoir travaillé plus longtemps qu’avant pour prétendre à une indemnité. La façon dont va être calculé le montant de votre allocation va aussi changer. Résultat : selon l’Unédic, l’organisme qui gère le système, quatre allocataires sur dix seront perdants, soit plus d’un million de personnes inscrites à Pôle emploi.

Cette réforme de l’assurance chômage ouvre de nouveaux droits

Le gouvernement met en avant les travailleurs indépendants et ceux qui démissionnent qui pourront désormais bénéficier d’indemnités chômage, comme l’avait promis Emmanuel Macron pendant sa campagne. Cela, c’est sur le papier. Car l’accès à ces nouveaux droits sera soumis à de nombreuses conditions. Par exemple, si vous démissionnez, vous n’aurez pas automatiquement accès à des indemnités, loin de là, il faudra fournir des garanties, faire valider un projet de reconversion. D’où le sentiment de frustration qui risque de naître assez vite vis à vis de ces nouveaux droits.

Pas de manifestation en vue 

Il y a peu de chances que les Français descendent dans la rue, et c’est d’ailleurs le drame des syndicats. Les Français se sentent nettement moins concernés par l’assurance chômage que par la réforme des retraites. Mais, attention, ça ne veut pas dire que ces changements de règles n’alimenteront pas la colère. Comment vont-ils être compris, ressentis, et acceptés alors que le gouvernement revendique une deuxième partie du quinquennat plus sociale ? Pour l’exécutif, cette réforme est indispensable : le système est déficitaire et ces mesures vont permettre d’économiser plus d’un milliard d’euros par an. Et puis, selon le gouvernement, c’est le moment d’inciter les Français à reprendre un poste plus vite, tout simplement, parce qu’il y a du travail, en tout cas un plus qu’avant. En un an, le chômage a reculé de près de 2,5%.                    

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