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Le décryptage éco. Malgré les pertes du CAC 40, certaines entreprises verseront des dividendes

C'est une très mauvaise année pour les grandes entreprises françaises cotées en Bourse. L’an dernier, les profits de ces entreprises du CAC 40 ont été divisés par deux avec la crise. Soit une chute historique. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Affichage de différentes cotations chez Euronext à La Défense (Paris). Photo d'illustration. (ERIC PIERMONT / AFP)

Le plongeon est sévère pour les fleurons de notre économie. L’an dernier, l’ensemble des profits des 40 entreprises françaises qui constituent le CAC, cet indice phare de la Bourse de Paris, a atteint 39 milliards d’euros au total contre presque 100 milliards avant la crise. C’est ce que révèle un décompte établi par le cabinet d’audit PwC.

Attention, tout le monde n'a pas subi ce choc : certains en ont même profité, comme les entreprises des télécoms et de la tech. Par exemple, Téléperformance, spécialisée dans la relation client, a vu son chiffre d’affaires grimper de 7%. Dans la santé, Sanofi a fait plus de 12 milliards d’euros de bénéfices. LVMH, dans le luxe, a aussi beaucoup gagné. À l’inverse, dans l’industrie, le tourisme, les énergies, les groupes, ont souffert : avec la baisse du prix du pétrole et de la production mondiale, le chiffre d’affaires de Total a fondu de 30% l’an dernier. Pareil pour ArcelorMittal, ou encore pour Airbus qui subit de plein fouet le gel du trafic aérien. Claque aussi pour Renault avec ses 8 milliards d’euros de pertes.

Les actionnaires ne vont pas forcément y perdre

Comme on dit dans le jargon boursier : "Pas vendu, pas perdu", et il n’y a pas toujours de relation mécanique entre ces résultats et le cours de Bourse : Sanofi par exemple a eu beau gagner de l’argent l’an dernier, le géant de la pharma finit avec un titre moins bien valorisé qu’en 2019. Il n’a pas réussi à être dans la course pour le vaccin, et son image en a pris un coup. Côté dividendes, l’an dernier, les actionnaires ont été mis à la diète, moins 42% au total. Mais cette année, finies les vaches maigres : plus d’une trentaine de groupes vont renouer avec les versements. Malgré le contexte encore fragile, certains vont même augmenter les dividendes, comme l’Oréal, Air liquide, ou encore le Crédit Agricole, quelques-uns comme Danone vont les contenir. En réalité, seuls une poignée, très très fragilisés par la crise – comme Renault, Accor, ou encore Airbus – feront l’impasse pour 2021.

Incertitude pour l’avenir

Les groupes espèrent tous une reprise très forte dès que les mesures sanitaires seront levées, mais le calendrier est encore incertain. Les investisseurs manquent de visibilité. Sans compter que dans le tourisme, l’aérien, ou l’aéronautique, il faudra sûrement attendre plusieurs années pour un retour à la normale.


 

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