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Le décryptage éco. Les opérateurs téléphoniques et les zones blanches : des promesses crédibles ?

Les quatre opérateurs ont signé avec l'État pour supprimer les zones blanches. Des opérateurs téléphoniques qui ont à y gagner dans ce marché.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Relais et antennes de téléphonie mobile à Nancy (Meurthe-et-Moselle). (MAXPPP)

L’Etat vient de passer un contrat avec les opérateurs télécoms pour en finir avec les zones blanches et pour qu’il y ait du réseau partout. Mais peut-on y croire ? En tout cas, cet accord est prometteur car c’est la première fois qu’on change de paradigme. Les quatre opérateurs télécoms - SFR, Orange, Bouygues, Free - 
ont passé un deal un peu nouveau avec le gouvernement. Jusqu'ici, l’État met en vente de la bande passante, des fréquences, via des "enchères". Les opérateurs se les arrachent, ils les paient et ont des autorisations de les exploiter, c'est à dire des licences, pendant un certain nombre d’années.

Ce qui change, c'est que pour la première fois, l'État renonce à organiser "ces enchères". Il renonce donc a des rentrées d’argent importantes. Mais en échange, il demande aux opérateurs d’investir dans les territoires. Plutôt que de mettre de l’argent pour payer les licences, les opérateurs vont le mettre dans la construction de pylônes, de relais, notamment dans les endroits les moins peuplés, là où la simple utilisation d’un téléphone mobile est un problème.

Les opérateurs ont tout à y gagner

Ils ont obtenu quelque chose qu’ils réclamaient depuis longtemps : de la visibilité. 
Les opérateurs ont leurs licences qui arrivent bientôt à échéance. Il y avait donc pour eux un vrai risque de perte d’activité. C’est comme un restaurateur qui a un permis d’exploiter une terrasse pendant 10 ans. Au bout de 10 ans, il a le risque que la municipalité lui dise : "Maintenant, je vais installer une station Vélib' à la place ou un parking." Par cet accord passé dans le domaine des télécoms, L’État certifie donc aux opérateurs qu’ils pourront continuer à exercer.

En retour, les intéressés se sont engagés, à leurs frais, à densifier considérablement la couverture mobile du territoire. C’est-à-dire à couvrir les zones résidentielles, les principaux axes de transport et notamment 30 000 km de lignes ferroviaires, lignes de TER comprises, et les axes routiers. Chaque opérateur va fournir 5 000 installations supplémentaires. Autre nouveauté, ils vont mutualiser leurs efforts pour construire des pylônes dans les zones les plus reculées, là où ce n'est pas rentable. Au total, l’effort financier des quatre opérateurs devrait dépasser les trois milliards d'euros.

Et si un opérateur ne joue pas le jeu ?

Cela a pu arriver auparavant, mais le gendarme des télécoms, l’Arcep, a prévu des sanctions fortes, des amendes qui pourront aller jusqu’à 3% du chiffre d’affaires. 
Avec cet accord, l’État veut éradiquer les zones blanches, mais il veut aussi gagner en qualité. Là où il y a du réseau, il souhaite beaucoup plus souvent de la 4G.

La France s’est inspirée de ce qu’avait fait la Suède il y a une quinzaine d’années.
Aujourd’hui, c’est le pays européen le mieux couvert en 4G. Alors que la France est le 24e pays sur 28 au classement européen !

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