Le décryptage éco. Le Medef fait sa rentrée, mais a-t-il toujours autant d'influence ?
Le Medef lance mercredi sa traditionnelle université d’été. Le syndicat patronnal s'interroge sur son influence auprès du gouvernement. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Opinion").
L'université d'été du Medef débute mercredi 28 août et sonne la rentrée pour le syndicat du patronat. C’est une rentrée un peu difficile pour le Medef qui craint de perdre de l’influence auprès du gouvernement. C’est un signe, mais cette année, il n’y aura pas de Premier ministre ou de chef de l’État venant faire le show devant les patrons du Medef. Ils ont décliné l’invitation. Pourtant, l’événement se veut plus moderne, différent; D’ailleurs on ne dit plus université d’été mais REF, pour "Rencontre des entrepreneurs de France".
Une dizaine de ministres présents
Il y aura quand même une dizaine de ministres présents, parmi lesquels Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, Muriel Pénicaud, au Travail, Bruno Le Maire, à l’Économie. Mais attention, tous viennent surtout pour exhorter les chefs d’entreprises à faire "leur part", c’est à dire, à s’impliquer plus, à embaucher, à faire plus de dialogue social, à payer aussi bien les femmes que les hommes, à prendre plus d’apprentis, etc.
Le Medef aurait-il mangé son pain blanc ? En tout cas, Geoffroy Roux de Bézieux, le président de l’organisation en a bien peur. Depuis son arrivée à l’Elysée, Emmanuel Macron a certes, mené une politique très pro-business : il a supprimé l’ISF, mis en place les ordonnances travail, poursuivi les baisses de charges. Va-t-il tenir ce rythme alors qu’il faut financer les 11 milliards d’euros distribués lors de la crise des "gilets jaunes" ? À l’approche de la présentation du budget dans quelques semaines, les entreprises s’attendent à passer à la caisse, à voir leurs niches fiscales rognées, notamment.
Sans compter qu’Emmanuel Macron vient d’assouplir sa position sur les retraites. Et le patronat l’a vécu comme un véritable camouflet. En expliquant lundi soir, qu’il veut privilégier la durée de cotisations plutôt que l’âge de départ, Emmanuel Macron a fait le choix de satisfaire la demande de Laurent Berger, le patron de la CFDT. Et de tourner le dos à la revendication du patronat qui milite pour un recul clair et net de l’âge de départ à la retraite après 64 ans. Geoffroy Roux de Bézieux le président du Medef y a vu, une perte d’influence.
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