Le décryptage éco. Jean-Pierre Farandou peut-il éviter la grève du 5 décembre à la SNCF ?
Jean-Pierre Farandou a pris ses fonctions à la tête de la SCNF dans un contexte social très tendu. Quelles sont ses marges de manœuvre ? Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Opinion").
Le nouveau patron de la SNCF, Jean-Pierre Farandou est déjà à pieds d’œuvre pour tenter d’éviter une grosse grève. Peut-il seulement y arriver ? Cela semble compliqué, étant donné le climat très tendu à la SNCF en ce moment. Même si la situation se normalise un peu aujourd’hui, les mouvements sociaux qui ont émaillé ces vacances d’automne témoignent du ras le bol des cheminots. Ce sont autant d’avertissements à l’égard du nouveau patron de la SNCF.
Jean-Pierre Farandou, lui, cherche à faire retomber la pression : dans un entretien au Journal du dimanche, il dit vouloir renouer le fil avec les agents, vante les mérites du dialogue, prône la paix sociale… mais ça ne suffit pas à stopper le bizutage. La CGT cheminot prévoit cette semaine des débrayages dans des technicentres de TGV, mais aussi dans ceux des TER et du fret En clair, les syndicats testent le successeur de Guillaume Pepy : Jean-Pierre Farandou est-il le simple bras armé du gouvernement ou bien a-t-il des marge de manœuvre dans les décisions ? Les syndicats veulent savoir ce qu’il a dans le ventre.
La grève du 5 décembre en ligne de mire
Il faut s’attendre à d’importantes perturbations le 5 décembre. Ce jour-là, il risque d’y avoir peu de trains en circulation Tous les syndicats de la SNCF promettent d’appeler à la grève, car il s’agit de défendre leur régime spécial de retraites. Ils se réunissent d’ailleurs le 14 novembre pour se mettre d'accord sur un cahier revendicatif. N’oubliez pas non plus que la grève du 5 décembre sera interprofessionnelle : il n’y a pas que les transports de mobilisés, mais aussi les hôpitaux, des collectivités locales, des enseignants. Il faut s’attendre à une journée morte dans les services publics.
En plus, le 5 décembre, des "gilets jaunes" appellent à se joindre au mouvement. Est-ce qu’il y a un risque de convergence des luttes ? Ce pourrait bien être le cas. L’assemblée des "gilets jaunes", qui se réunissait à Montpellier ce week-end a voté à l’unanimité la participation à cette journée. Un peu partout en France, il faut donc s’attendre à voir des "gilets jaunes" aux côtés des syndicats traditionnels, alors que l’année dernière, ils avaient eu du mal à faire alliance. Cette convergence des colères, c’est LE scénario noir du gouvernement, celui qu’il redoute par-dessus tout.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.