Cet article date de plus de trois ans.

Le décryptage éco. Discriminations à l'embauche entre les hommes et les femmes : des progrès mais peut mieux faire

Pour mesurer les discriminations à l’embauche entre les hommes et les femmes, le ministère du Travail a réalisé un test de situation : l'envoi de faux CV aux entreprises. Le décryptage éco de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le quartier des affaires La Défense en juin 2020 (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

Le ministère du Travail a lancé une étude consistant à envoyer de faux CV aux entreprises, pour mesurer les discriminations homme/femme au moment de l'embauche. Les résultats sont surprenants. D’une manière générale, les discriminations à partir des CV ne sont pas si grandes entre les hommes et les femmes : sur l'ensemble des offres auxquelles les fausses candidates ont répondu, un tiers ont été rappelées, la moitié n’ont reçu aucune réponse et 17 % ont essuyé un refus. Soit environ les mêmes niveaux de retours que pour les  hommes.

Les femmes favorisées sur les postes qualifiés

Mais derrière ces chiffres, il y a des différences importantes, qui se jouent surtout au niveau des qualifications. L’étude montre que quand les femmes postulent aux postes les moins qualifiés, pour être cuisinière, préparatrice de commandes, employée commerciale par exemple, elles ont moins de chance d’être rappelées par le recruteur que les hommes. Il y a plus de six points d’écart.

À l'inverse, quand elles sont plus qualifiées, c'est plus facile, à tel point que les hommes sont les plus pénalisés. Contrairement à ce qu’on observait auparavant, l’étude montre que les candidatures féminines sont plus souvent retenues pour des emplois qualifiés ou très qualifiés, pour des postes de managers, notamment. Signe que les entreprises ont a cœur de féminiser leur encadrement, surtout dans les secteurs très masculins comme l’informatique. Il y a donc un net progrès.

Par ailleurs, le fait de mettre des informations sur la situation personnelle (si vous êtes marié ou pas, si vous avez des enfants ou pas) ne réduit pas vos chances d’être rappelé par un recruteur. À ceci près, dit l’enquête, qu’il n’est pas exclu que sur ces sujets familiaux, la discrimination se fasse surtout à l’étape suivante, c’est-à-dire lors de l’entretien d’embauche. 

Les Françaises restent moins payées que les Français

Côté salaire, pas beaucoup de changement note l’enquête : les Françaises sont payées en moyenne de 17 % de moins que les Français. Autre inégalité persistante que souligne l’étude : les femmes ont moins accès au marché du travail. Leur taux d’activité est de 82 % contre presque 92 % pour les hommes, soit 10 points d’écart. Et elles sont plus souvent en temps partiel subi. Ces derniers mois d’ailleurs, pendant les confinements, les femmes ont plus souvent arrêté de travailler pour gérer les enfants et la famille. De fait, ces différences se sont encore accentuées avec la crise.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.