Le décryptage éco. Coronavirus : l'inquiétude gagne les marchés boursiers
Avec la pandémie de Coronavirus, les places financières s'affolent. Où s'en vont les investisseurs ? Le décryptage éco de Fanny Guinochet ("L'Express").
Avec la propagation du coronavirus, un vent de panique souffle sur les marchés financiers. Lundi 24 février a été une journée noire pour les Bourses mondiales. Toutes les places européennes ont terminé dans le rouge. À Paris, le CAC40 a perdu 4% : on n’avait pas enregistré un tel recul depuis juin 2016, après le résultat imprévu du référendum britannique sur le Brexit. Et sans surprise, c'est en Italie, après l’annonce de plusieurs villes en confinement, que les marchés ont le plus dévissé : 5% en moins pour la bourse de Milan. Et comme, dans ces cas-là, l’inquiétude se propage, comme le virus, à toute allure et sur tous les continents : Wall Street a aussi accusé une baisse importante, avec une chute de 5% pour les valeurs de la tech par exemple. Après des mois où les indices boursiers avaient parfois atteint des sommets, il y a une crainte réelle d’un retournement, d’un krach.
Le cours de l'or s'envole
Les investisseurs se tournent vers des valeurs refuge. La principale, la traditionnelle, c’est l’or. Ça fait déjà plusieurs semaines que le métal précieux retrouve un regain d’intérêt : par la guerre commerciale notamment, l’once d’or a pris 300 euros en moins d’un an. Mais là, le coronavirus joue les accélérateurs puisque ces derniers jours, son prix s’est envolé : depuis le début de la crise du coronavirus, mi-janvier, l’once a gagné près de 10%. Si vous voulez acheter une once d’or, c’est a dire 31 grammes, il faut débourser autour de 1 600 dollars (un peu moins de 1 500 euros). Ce qui veut dire que le lingot d’un kilo s’échange autour de 50 000 euros.
Si vous préférez le Napoléon de 20 francs-or, il frôle actuellement les 300 euros On n'a pas vu ça depuis presque dix ans. Et ce n’est pas fini, plus la maladie s’étend et plus le prix grimpera, assurent la plupart des experts et économistes. La banque américaine Citigroup table sur une once d’or dépassant le plafond de 2 000 dollars dans les prochains mois si la situation sanitaire s’aggrave, soit 1 800 euros.
On le voit, ces derniers jours, les investisseurs se sont rués vers les obligations souveraines des pays jugés les plus solides, comme les États-Unis, ou en Allemagne. Les "obligations souveraines", ça veut tout simplement dire que les investisseurs prêtent leur argent aux pays dont ils se disent qu’ils ne feront pas faillite : ils achètent de la dette ce placement leur semble plus sécurisé que de mettre leur argent dans des entreprises privées comme Apple, L'Oréal, etc.
Enfin, plus surprenant mais il y aussi le bitcoin, une cryptomonnaie qui s’impose dans cette crise sanitaire comme une nouvelle valeur refuge, Le bitcoin est, mardi 25 février à presque 9 000 euros.
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