Le décryptage éco. Coronavirus : faut-il craindre des pénuries dans les rayons des supermarchés ?
Face à la crise du coronavirus Covid-19 en France, certains consommateurs se ruent dans les supermarchés pour faire des réserves. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Express").
Avec le coronavirus, dans les supermarchés, on a vu des clients faire des réserves, ce week-end. Peut-on s’attendre à des pénuries ? Il n’y a pourtant pas de raison de faire des achats de précaution : c’est ce que dit la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), qui réunit la plupart des grandes enseignes. Pour le moment, pas risque de ruptures de produits, à part pour les gels hydroalcooliques qu'on ne plus que très difficilement. Ou encore les masques : beaucoup proviennent des rayons bricolage des supermarchés, alors que les seuls utiles contre le virus se trouvent en pharmacie.
Mais les enseignes ont toutes, vu vendredi et ce week-end, la même tendance : des clients qui mettent quelques paquets de riz ou de pâtes en plus dans le chariot. Dans l’Oise, où il y a eu les premiers cas de coronavirus, les Système U autour de Compiègne ont, par exemple, enregistré 150% de plus sur les produits de première nécessité (conserves, farine, etc.), mais aussi d’hygiène, comme le dentifrice ou le savon. Pareil pour les magasins Auchan de la région lilloise ou autour de Paris, certains rayons ont été dévalisés en quelques heures.
Risque de perturbation de la chaîne d'approvisionnement
Les marques expliquent pourtant que la psychose ne sert à rien, si ce n’est perturber la chaîne d’approvisionnement. Parce que si tout le monde demande en même temps davantage de pâtes ou de lait, cela va finir par poser des problèmes de logistique, de transport.
Pour ce type de produits, en fait, la France n’est pas dépendante de l’extérieur, comme elle l’est comme pour les médicaments, ou les composants électroniques. On produit du lait, du blé, de l’huile, du sucre, du beurre, du savon. Ensuite, les enseignes ont déjà anticipé : la plupart ont constitué des stocks supplémentaires, ont déjà demandé à leurs fournisseurs d’accélérer les cadences pour répondre à la demande... au cas où.
Concernant l'interdiction des rassemblements de plus de 5 000 personnes. Carrefour ou Auchan, qui ont de grands hypers, ont assuré qu’à aucun moment, il n’y avait 5 000 personnes en même temps, même en comptant les collaborateurs, sauf peut-être les jours de Black Friday ou de soldes. Et puis, un phénomène devrait aussi éviter d’avoir trop de monde dans les rayons : c’est la hausse des achats via les "drives" : 50% de plus pour certains Auchan Drive par exemple ce week-end. Par peur du virus, les Français achètent sur internet, et récupèrent leurs courses en restant dans leur voiture. Ils traînent moins dans les boutiques.
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