Immobilier : vers une baisse des taux d'intérêt à 3,75%

Une réunion importante va se tenir jeudi à la Banque centrale européenne. La BCE doit normalement baisser ses taux d'un quart de point, ce qui était très attendu depuis la maîtrise de l'inflation au-dessous de 2,5%.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
La baisse du taux d'intérêt va permettre de relancer les emprunts immobilier et les investissements des entreprises. (RICHARD VILLALON / MAXPPP)

Sauf coup de théâtre, l’institution de la BCE devrait baisser d’un quart de point ses taux d’intérêt dès jeudi 6 juin. Ils devraient passer de 4 à 3,75%. Et ce petit quart de point marque en réalité un vrai virage, un changement de politique après des mois de taux d’intérêt élevés pour lutter contre l’inflation.

Depuis l’été 2022, la Banque centrale européenne a mené le plus fort durcissement de son histoire : les taux d’intérêt sont passés de niveaux négatifs, -0,5%, à 4 % ! Pour enrayer la hausse des prix, la BCE rendait l’argent plus cher, si on peut dire.

Relance de l'immobilier et des investissements des entreprises

Aujourd’hui, l’inflation est contenue. Après s’être envolée à plus de 10% avec la guerre en Ukraine, l’inflation est redescendue à un peu plus de 2,5% sur un an ce printemps. Or, c’était l’objectif de la BCE : ramener la hausse des prix autour de 2%.

Pour les Français, cela va desserrer d’un cran les vannes du crédit, notamment le crédit immobilier. Certes, la baisse des taux a déjà un peu commencé, mais là, ça promet d’être un vrai signal pour les banques. Les ménages vont pouvoir emprunter "moins cher", dans un contexte où les prix de l’immobilier ont commencé à se tasser. Les ventes devraient donc repartir.

Pour les entreprises aussi c’est une bonne nouvelle. Avec des taux d’intérêt élevés, elles freinaient leurs investissements, que ce soit pour acheter des machines, ou lancer de nouveaux projets. Là, elles vont retrouver des marges de manœuvre.

Coup d’accélérateur à l’économie ?

L’objectif est de donner un coup d’accélérateur à l’économie. Il faut dire que, cette dernière année, les prêts aux entreprises ont augmenté d’à peine 0,4%, pour les ménages c’était 0,2%. Autant dire, que l’on était presque à l’arrêt. Un des principaux reproches d’ailleurs adressé à la BCE est de brider, d’étouffer l’économie de la zone euro, à un moment où, au contraire, les entreprises ont besoin de liquidités pour financer la transition écologique, prendre le tournant de l’intelligence artificielle... D’autant plus que dans le même temps, aux États-Unis, les entreprises bénéficient depuis plusieurs mois de conditions d’emprunts beaucoup plus favorables. Ce qui accentue le décrochage.

Enfin, cette baisse des taux de la BCE est d’autant plus attendue que les marchés financiers misent déjà sur le fait qu’elle sera suivie d’autres baisses d’ici la fin de l’année.

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