Crédit immobilier : pourquoi l'année 2024 sera synonyme de baisse des taux d'emprunt

Selon le dernier Observatoire crédit logement, le taux d'emprunt moyen va commencer à baisser au second semestre pour approcher les 3%. On vous détaille tous les indicateurs à surveiller.
Article rédigé par Sophie Auvigne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La devanture d'une agence du Crédit foncier, à Paris, en décembre 2017. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Après une chute spectaculaire de 22% des ventes l'an dernier, le marché immobilier semble reprendre des couleurs en ce début 2024, si l'on en croit les conclusions du 15e Observatoire crédit logement (CSA). Plusieurs indicateurs sont au vert, d'autres passent au rouge. Franceinfo fait le point.

Les taux d'emprunt devraient baisser...

En termes de taux d'emprunt, le pic a été atteint et va commencer à baisser, selon les conclusions du 15e Observatoire crédit logement (CSA). Depuis deux ans, la hausse est continue. En décembre dernier, le taux moyen des crédits a dépassé les 4%, alors qu'il était en dessous de 1% en décembre 2021. Il faut remonter à 2009 pour retrouver des niveaux identiques, c’est-à-dire juste après la crise mondiale des subprimes.

Mais bonne nouvelle, donc, on vient probablement d'atteindre le plafond. L'Observatoire crédit logement prédit une baisse des taux à partir du second semestre, avec un taux d'emprunt moyen aux alentours de 3,25%.

La durée des crédits s'allonge

Au rayon des records, il y a aussi la durée des crédits aux particuliers, de plus en plus longue. Là, c'est du jamais vu. Aujourd hui, les acheteurs s'endettent pour les 21 prochaines années en moyenne. Il y a 20 ans, les prêts ne dépassaient pas une grosse douzaine d'années.

"On a perdu depuis fin 2021 un peu plus de cinq mètres carrés de capacité d'achat dans la France entière, quels que soient les régions et les niveaux de revenus".

Fabien Neufinck, directeur général délégué de Crédit Logement

à franceinfo

Le plus désolant, c'est que cette longue durée de remboursement ne permet même pas aux emprunteurs d'acheter le logement de leurs rêves, observe Fabien Neufinck, directeur général délégué de Crédit Logement, qui publie les conclusions de son 15e observatoire annuel. "La hausse des taux a réduit à peu près 17 % la capacité d'emprunt des ménages en 2023. Ça se traduit par le fait que les emprunteurs vont réaliser des opérations un petit peu moins ambitieuses. Soit ils décident de se déplacer dans des zones où les prix sont un peu moins élevés, soit ils renoncent à du mètre carré".

Le nombre de crédits devrait augmenter

La situation a longtemps été bloquée pour la demande de crédits. Le nombre de prêts accordés s'est effondré l'an dernier de près de 40%, après une chute de 20% déjà enregistrée en 2022. Bonne nouvelle : en 2024, la production de crédits devrait remonter, de 7% au mieux. On est loin d'un retour à la normale. Pourtant, tout a changé depuis quelques mois, selon l'Observatoire crédit logement.

En 2022, les banques ont volontairement fermé le robinet des crédits. Ce n'était plus rentable pour elles. Les demandeurs étaient déboutés, il n'y avait plus d'offre. Aujourd'hui, c'est la demande qui fait défaut. Les acheteurs potentiels ne se lancent plus et ne cherchent pas à obtenir un crédit, en raison de prix trop élevés, de l'inflation encore trop forte ou encore du début de remontée du chômage. La confiance n'y est pas, alors même que les banques sont à nouveau disposées à prêter.

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