Fermetures des rayons non essentiels dans les supermarchés : tous perdants, sauf Amazon !
Jean Castex l’a annoncé dimanche : pour ne pas concurrencer les petits commerces qui sont fermés, les grandes surfaces ne pourront plus vendre des produits non essentiels… Un coup dur pour la grande distribution, un boulevard pour Amazon. Le décryptage éco.
Pour ne pas concurrencer les petits commerces qui sont fermés à cause du confinement lié à la crise sanitaire du coronavirus, les grandes surfaces ne pourront plus vendre des produits non essentiels… Pour les hypers et les supermarchés, comme Auchan, Leclerc, Carrefour, Monoprix…et les autres, ces produits représentent en moyenne un quart de leurs chiffre d’affaires. Et même plus pour les magasins en périphérie urbaine ou dans les villes moyennes. A partir de mardi 3 novembre, les habits, les jouets, les fleurs… seront donc interdits dans ces supermarchés. Concrètement, vous verrez des étagères condamnées par des scotchs, des barricades en bois, des bâches en plastique.
Un sacré défi technique
Pour les enseignes, le tri promet d’ailleurs d’être un sacré défi technique car souvent produits essentiels et non essentiels sont mélangés : par exemple, le maquillage, considéré comme non essentiel, devra être retiré, alors qu’il se trouve à côté du dentifrice, essentiel, lui.
Pour toutes ces grandes surfaces, cette décision est surtout incompréhensible, ubuesque, et même dangereuse en termes d’emplois : les salariés de ces rayons risquent de se retrouver au chômage partiel et même au chômage tout court. Petits commerces comme grandes enseignes, c’est donc ''tous perdants''. C’est exactement ce qu’a dit la Fédération de la grande distribution en apprenant la nouvelle. Car même si cette décision vise à rétablir une forme d’équité avec les petits commerçants, c’est de l’activité perdue, des ventes en moins pour tout le monde. À quelques semaines de Noël, soit une des périodes les plus importantes pour les commerces, c’est vécu comme un immense gâchis.
Un boulevard pour Amazon
Sauf pour les plateformes de ventes en ligne, comme Amazon, pour qui ça promet d’être un boulevard. Il y a des chances car comment faire si vous avez besoin d’un manteau pour le petit dernier, d’une couette, ou d’acheter un ballon pour les enfants ? On attend la liste précise des produits non essentiels, mais oui, les Français risquent de se ruer sur internet pour le plus grand bonheur des géants du numérique. Amazon a déjà triplé son bénéfice. Aujourd’hui, plus d’un million de personnes travaillent pour la firme américaine. Reste une inconnue : comment les Français vont-ils accueillir cette décision ? N’y a-t-il pas un risque de révolte, façon "gilets jaunes" ?
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