Covid-19 : avec Omicron, des risques de paralysie de l'économie
C’est une alerte lancée par le conseil scientifique : avec Omicron, il y a des risques de désorganisation des secteurs clefs de notre économie en janvier. À quoi faut-il s’attendre ? Le décryptage de Fanny Guinochet.
Étant donné la vitesse de propagation du variant Omicron, de nombreux salariés dans le public et le privé vont être infectés, ou cas contacts, et donc être en arrêts maladie, mis à l’isolement. Ils ne seront pas en mesure d’occuper leur poste de travail. Ce qui aura un impact fort sur de nombreux services publics et entreprises : dans les hôpitaux, les écoles, les grandes surfaces, les transports .
La première a en avoir fait état, cette semaine, est la SNCF : la compagnie supprime des trains, faute de personnels. Il s’agit pour le moment de dessertes régionales suspendues car il manque des conducteurs malades ou cas contacts Mais, la compagnie s’attend à une multiplication des difficultés, y compris sur les TGV. Vives inquiétudes aussi dans les secteurs clefs, comme l’énergie, où il faut que le réseau électrique tienne, ou encore les usines qui fabriquent des médicaments, ou des produits alimentaires. Elles doivent pouvoir fonctionner avec un nombre suffisant de salariés. Enfin, à l’hôpital aussi, déjà en sous-effectif, les craintes sont fortes : encore plus que d’habitude, les directeurs jonglent avec les plannings, appellent des étudiants, des retraités pour remplacer les absents.
Maintenir la continuité d'activité
La situation est différente de celle que l’on a connue pendant la première vague de 2020 parce que le virus se propageait moins vite. En mars 2020, il y avait une sidération collective, certes, mais les équipes étaient prêtes à fournir "un effort de guerre", tout le monde s’était mobilisé rapidement. Après deux ans de pandémie, les salariés sont fatigués, rincés, sans compter ceux qui ont jeté l’éponge et changé de vie. C’est plus compliqué par exemple de faire venir des soignants d’autres régions pour aider un territoire en difficultés. Cette fois, il n’y a presque plus de réserves.
Le gouvernement va essayer de freiner les contaminations, via la vaccination, mais aussi en allant un cran au dessus en matière de télétravail, en le rendant obligatoire par exemple. En très peu de temps, d’ailleurs, Elisabeth Borne, la ministre du Travail, a déjà appelé les employeurs à passer de deux à quatre jours de travail à distance. Pour maintenir une continuité d’activité, l’exécutif peut aussi assouplir certains textes, comme il l’avait fait pendant le premier confinement où il avait pris des dispositions exceptionnelles pour que les agents et les salariés des services essentiels puissent enchaîner, en toute légalité, un nombre d’heures plus important qu’en temps normal. Enfin, Olivier Véran, le ministre de la Santé a aussi demandé que soient assouplies les règles d’isolement pour que les cas contacts retournent plus vite au travail.
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