Cet article date de plus d'un an.

Comment le groupe de supermarchés Casino cherche à s'alléger de sa dette colossale

Le groupe Casino est étranglé par une dette de presque 6,5 milliards d’euros. Son conseil d’administration s’est réuni lundi 22 mai pour décider de l’ouverture d’une procédure de conciliation. Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La façade du magasin Géant Casino de Laloubère (Hautes-Pyrénées). (EVAN LEBASTARD / RADIO FRANCE)

Vers une renégociation de la dette de Casino pour assurer l'avenir du groupe ? Le distributeur d'origine stéphanoise s'est donné jusqu'à mardi 23 mai pour lancer avec ses créanciers une éventuelle procédure de conciliation. L’idée est de demander l’aide du tribunal de commerce de Paris pour trouver une solution à l’amiable. Il faut nommer des conciliateurs, des intermédiaires pour négocier avec les créanciers de Casino – essentiellement les banques, comme la BNP et le Crédit Agricole – qui lui ont prêté de l’argent et se donner ainsi un peu de temps. Il faut quatre mois au moins au groupe de Jean-Charles Naoury, histoire de trouver une sortie de crise.

>> Rallye, maison mère de Casino, lance une procédure de conciliation avec les créanciers

Ce dossier est complexe et hyper technique, mais le groupe Casino n’a pas d’autres choix que de restructurer cette dette qui le plombe, c’est-à-dire l’aménager ou la vendre forcément avec une forte décote, voire d'en annuler une partie. Car Casino ne s’en sort pas. L’enseigne de supermarchés brûle du cash, dépense pour éponger sa dette justement, baisse ses prix, brade et perd des parts de marché.  

Casino joue donc sa survie s’il ne se débarrasse pas de cette dette colossale qu’il a accumulée depuis des années, provoquée en achetant des marques comme Cdiscount, Franprix, Monoprix, ou Naturalia. Mais aucun investisseur ne viendra à sa rescousse dans cette situation. Parmi eux, il y a notamment Daniel Kretinsky, l’homme d’affaires tchèque déjà actionnaire à 10% de l’enseigne. Le mois dernier, il a proposé d’injecter plus d'un milliard d’euros dans le groupe, mais à une condition : que Casino s’allège de ce fardeau. Et il n’est pas le seul. Des entrepreneurs comme Xavier Niel et Mathieu Pigasse, via le groupe Teract rattaché à Intermarché, ont eux aussi fait part de leur intérêt pour l’enseigne.

Inquiétude des salariés   

En réalité, Casino ne veut pas choisir et cherche à capter ces deux propositions de reprise, qu’il juge complémentaires. L’offre de Kretinsky pour lui apporter de l’argent frais et lui redonner du souffle financier et celle de Teract-Intermarché pour faire alliance et améliorer son offre de magasins, jouer la complémentarité dans les centrales d’achat, etc.

Même si, pour le moment, aucun plan de licenciement n’a été évoqué, l'inquiétude des salariés est grande. Casino compte 200 000 salariés dans le monde, dont un quart en France et pas moins de 9 000 magasins dans l’Hexagone. Une nouvelle page va donc s’ouvrir pour ce distributeur centenaire, dont le siège social est encore à Saint-Etienne, dans la Loire.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.