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Alimentation : comment expliquer les pénuries en cascade dans les rayons des supermarchés ?

Vous l’avez peut être constaté, quand vous faites vos courses, il y a les hausses de prix, mais aussi des ruptures de produits en rayon et elles sont de plus nombreuses. Cela va bien au-delà de la moutarde ou de l’huile. Le décryptage de Fanny Guinochet. 

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Pénurie de produits courants dans un supermarché. (AURELIEN ACCART / RADIO FRANCE)

Aujourd'hui, les pénuries concernent les biscuits, la volaille, certains surgelés, des bouteilles d’eau. "On n’a jamais vu ça !", disait lundi 29 août, inquiet, Dominique Schelcher, le patron de Système U. Mesuré par le cabinet Nielsen, le taux de rupture des produits dans les supermarchés a atteint ce mois d’août 5,7%. Soit une augmentation de plus d"1,5% par rapport à la même période l’an dernier. Cela a l’air de rien, mais c’est beaucoup. Pour vous donner une idée, en juin, avant l’été, ce taux de rupture n’était que de 1,2%.

Cela tient à plusieurs facteurs. La grippe aviaire a, par exemple, décimé des élevages entiers de volaille et du coup, on en manque. La guerre en Ukraine entraine aussi des problèmes d’approvisionnement. Des tensions par exemple, sur le papier, le carton, l’aluminium… On a les produits, mais pas toujours les fournitures pour les emballer. Il manque aussi de la main-d’œuvre. Par exemple, cet été, plusieurs supermarchés ont eu du mal à réaliser des sandwiches ou à proposer des produits de traiteur, faute de personnel : ils n’avaient pas les saisonniers disponibles pour les préparer.

La chaîne de distribution est perturbée dans les transports

Dans le transport, la chaine de distribution est très perturbée, car on manque de chauffeurs pour conduire les camions de marchandises, notamment les chauffeurs ukrainiens, d’habitude très présents dans ce domaine, mais qui sont partis au front.

On peut aussi citer aussi des problèmes de qualité dans certaines usines avec des soupçons de salmonelle. Dans  certains sites du fabricant Mondelez qui fournit les gâteaux Pépito, Les Petits écoliers, les Mikado, des usines ont dû être arrêtées. Résultat : des ruptures de stocks dans les rayons. Enfin, la chaleur cet été a entrainé une surconsommation d’eau en bouteille et de boissons, les industriels n’ont pas réussi à suivre la demande

D'autres pénuries sont à craindre

La canicule de cet été va avoir des conséquences cet hiver. La sècheresse a entrainé des baisses de production. Par exemple, comme les vaches ont été moins bien nourries, elles ont donné moins de lait. Du coup, on pourrait manquer de beurre et effet domino, les produits à base de beurre risquent d’être pénalisés. Autre exemple, le miel. Cela devient une denrée rare à cause de la chaleur, et les abeilles n’ont pas pu fournir du miel comme d’habitude. La récolte de pommes de terre n’est pas bonne non plus, celle de maïs, pas mieux, etc.Tout cela va faire monter les tarifs : le rationnement risque de ne pas pas concerner exclusivement l'énergie cet hiver...

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