Sondage : les Français aiment leurs députés, moins l'Assemblée nationale
L’Assemblée nationale a sondé les Français pour savoir ce qu’ils pensaient, tant de l'institution que des députés qui la composent. Leur jugement est sévère.
L’étude commandée par Richard Ferrand, le président de l’Assemblée, a été rendue publique mardi soir. Une vaste enquête, menée en métropole et en outre-mer, auprès d’un large panel de 4 500 personnes - c’est trois à quatre fois plus qu’un sondage "classique".
Deux enseignements s'en détachent. Le premier, c'est que les chiffres concernant les élus sont encourageants. Ainsi, un Français sur deux est satisfait de son député. Sauf que les Français ont une image déplorable de l’Assemblée : ils sont 40% à juger que l’institution est inutile, soit 27 points de plus qu’en 1985, lorsque la précédente étude a été menée. Moins d’un Français sur deux (44%) fait confiance à l’Assemblée nationale.
Pas de jaloux, le résultat est équivalent pour le Sénat (45%). C’est loin, très loin, de la confiance exprimée dans la police, l’armée ou la gendarmerie, plébiscités par plus de sept sondés sur dix.
Clivages générationnel et géographique
Dans le détail, deux clivages sautent aux yeux. Le générationnel d’un côté avec des jeunes moins durs à l’égard des députés que leurs aînés, sur les items de confiance, de satisfaction, et d’utilité de l'Assemblée. En revanche, les jeunes sont aussi plus tolérants sur les violences. Un quart des 18-24 ans approuve la violence, physique ou verbale, comme méthode pour exprimer son mécontentement, contre seulement 6% des plus de 65 ans, et 13% pour la moyenne des sondés.
Intéressant aussi, le clivage géographique entre métropole et outre-mer, qui fait écho à l’actualité du moment. Le sondage, mené entre le 13 octobre et le 13 novembre, fait ressortir un sentiment d’abandon très fort en Guadeloupe, où 72% des sondés jugent que les députés ne se préoccupent pas d’eux. C’est dans les îles aussi que l’on est le moins satisfait de ses élus.
Priorité aux dossiers locaux
L'étude trace quelques perspectives, sur le rôle des députés par exemple : doivent-ils écrire davantage de lois ou se concentrer sur leurs dossiers locaux ? 70% des Français répondent : se préoccuper des dossiers locaux.
Pour autant, pas question de revenir sur le non-cumul des mandats, plébiscité par 73% des sondés. Le chiffre est intéressant alors que l’Assemblée nationale examine vendredi une proposition de loi qui vise justement à assouplir cette règle qui interdit à un parlementaire d’avoir en même temps un mandat local. Jean Castex lui-même estimé, fin octobre, que cumuler un mandat local et une fonction nationale peut être "fort utile". Mais c’était avant la publication de l'étude pilotée par l'Assemblée nationale.
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