Salon de l'agriculture : à l'approche des européennes, les candidats vont se bousculer porte de Versailles

J-1 avant le salon de l'agriculture. Emmanuel Macron fera l'inauguration, samedi. Mais ce sont tous les politiques qui vont s'y bousculer à partir de dimanche.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
L'entrée du Salon international de l'agriculture, deux jours avant l'ouverture de la 60e édition, Porte de Versailles, à Paris, le 22 février 2024. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Tous les politiques voudront leur photo avec Oreillette, la vache normande égérie de l'édition 2024, du 24 février au 3 mars. Le Salon de l'agriculture est toujours synonyme de défilé politique, mais cette année, il y a un double phénomène. La colère des agriculteurs qui a mis l'agriculture au cœur de l'actualité... et les élections européennes qui ont lieu dans trois mois et demi, le 9 juin prochain. Le Salon est donc le bon endroit pour faire campagne, auprès des professionnels, mais aussi du public. Aucun autre événement ne permet de croiser autant d'électeurs potentiels.

Le chassé-croisé dans les allées sera donc intense. Le Rassemblement national (RN) y va trois jours : Jordan Bardella dimanche et lundi, Marine Le Pen mercredi. Ils ne feront pas exactement les mêmes stands, histoire de démultiplier les contacts. Entre les passages du RN, c'est Gabriel Attal qui fera escale Porte de Versailles mardi. Ce sera l'occasion de voir si le Premier ministre est à la hauteur des surnoms qu'un de ses conseillers lui donne : "Gabriel Chirac" ou "Jacques Attal". Une manière de dire que le Premier ministre se serait "chiraquisé" ces dernières semaines.

Le RN et la majorité présidentielle ne seront pas les seuls dans les allées à la conquête du monde agricole. Le candidat Les Républicains (LR) François-Xavier Bellamy ira dimanche au Salon pour des "réunions de travail" avec sa colistière, la céréalière Céline Imart. Il y retournera lundi pour la partie déambulation-dégustation avec Eric Ciotti. Eric Zemmour et Marion Maréchal s'afficheront aussi en tandem chef de parti-tête de liste jeudi, avec pour créneau "la lutte contre la tyrannie des technocrates".

Des communistes aux insoumis, en passant par les écologistes, la gauche ne sera pas en reste

Le communiste Fabien Roussel prévoit de faire manger des tripes dès 9 heures mercredi matin à son candidat Léon Deffontaines. "Avec les agriculteurs, on parle la même langue", confie Fabien Roussel qui aime rappeler qu'il y a une faucille dans le logo du parti.

L'ambiance sera peut-être un peu différente pour la visite des écologistes vendredi, même si Marine Tondelier et Marie Toussaint martèlent qu'elles sont aux côtés des agriculteurs. La candidate verte reproche au gouvernement de faire de l'écologie "le bouc émissaire de la colère agricole". Elle ne croisera pas la tête de liste du Parti socialiste, Raphaël Glucksmann, grand défenseur de l'importation des poulets ukrainiens au nom de la solidarité face à la guerre. Il est attendu dans les premiers jours du Salon, comme Manon Aubry. L'insoumise verra "tous les syndicats" lundi, à rebours d'un Jean-Luc Mélenchon qui avait snobé la plus grande ferme de France pendant ses campagnes de 2022 et 2017, en désaccord avec le "mode d'agriculture" promu Porte de Versailles. Manon Aubry, elle, en profitera pour marteler son opposition aux traités européens de libre-échange. En clair, Oreillette entendra beaucoup parler politique...

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