Richard Ferrand Premier ministre : l'hypothèse qui agite la majorité

Pendant des années, il a fait partie du premier cercle. Richard Ferrand fut, durant tout le premier quinquennat, un pilier du macronisme. De patron d’En Marche à ministre jusqu’au perchoir de l’Assemblée. Depuis sa défaite aux législatives, il y a un an en Bretagne, il a disparu du devant de la scène mais reste présent en coulisses. Si cet ancien journaliste refuse de voir la presse, il n’a pas quitté les allées du pouvoir.

Il est vu régulièrement à l’Elysée, participe à certains dîners de la majorité autour du président, où son avis est écouté. Il échange avec des ministres et notamment la première d’entre eux, Elisabeth Borne. Il participe aussi au bureau exécutif de Renaissance. 

Richard Ferrand, "figure tutélaire" 

"Ferrand n’est jamais vraiment parti, il reste une figure tutélaire", décrypte un important député. "Il est l’un des seuls à dire ses quatre vérités au président", affirme un autre membre de la majorité. Pour l’heure, tout cela reste très informel. Depuis son échec aux législatives, Richard Ferrand est à la tête d’une petite société de conseil mais il n’a plus de mandat. Il n’est pas rémunéré pour son rôle politique. "Ce n’est pas parce qu’il n’a plus de fonctions qu’il n’est plus Richard Ferrand", décrypte Aurore Bergé, la patronne du groupe Renaissance à l’Assemblée.

Certains lui prêtent beaucoup d’influence. Quand, dans les négociations sur les retraites avec les LR, il a plaidé en petit comité pour faire planer la menace d’une dissolution de l’Assemblée. Quand il a dissuadé Emmanuel Macron de nommer Catherine Vautrin à Matignon, s’excusant ensuite par SMS auprès de l’intéressée, affirmant qu’il n’y était pour rien. Quoi qu’il en dise, Richard Ferrand reste un rouage important de la machine Macron. 

"Ferrand à Matignon, l'hypothèse la plus sérieuse" 

Richard Ferrand à Matignon ? "C’est l’hypothèse la plus sérieuse", plaide un ministre. Plus Richard Ferrand reste dans l’ombre et plus il apparaît comme un recours pour certains. Il a longtemps été au cœur d’une enquête pour prise illégale d’intérêt dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne. Les poursuites ont pris fin, il n’est plus visé par la justice et pourrait donc imaginer remonter sur le ring politique. 

Mais reste une question : Ferrand, un fidèle du président à Matignon, oui mais pour quel projet politique ? Aurait-il la capacité d’élargir la majorité ? De reparler aux Français ? D’apaiser après les retraites ? Plus qu'un homme de confiance, n’est-ce pas cela dont a besoin aujourd’hui Emmanuel Macron à Matignon ?