Rejet du projet de loi immigration : neuf députés de la majorité étaient absents au moment du vote à l'Assemblée nationale
Quelque 270 députés de l'opposition ont rejeté, lundi 11 décembre le projet de loi immigration de Gérald Darmanin. Face à eux, 265 députés voulaient débattre. cinq voix d'écart. Le problème c'est qu'il y avait neuf absents sur les bancs de la majorité : dont cinq Renaissance, trois Modem et un Horizons. Le gouvernement disait pourtant que chaque voix allait compter, qu'il ne fallait pas prendre de risque. Élisabeth Borne avait même interdit à ses ministres de réaliser des déplacements lundi pour éviter que des députés aillent avec eux sur le terrain.
Ces neuf voix ont cruellement manqué à Gérald Darmanin. Signe que la partie allait être serrée, Yaël Braun-Pivet a pris part au vote. C'est rarissime, ce n'est que la deuxième fois que la présidente de l'Assemblée nationale vote depuis qu'elle est au perchoir. La dernière fois c'était en janvier pour le projet de loi sur l'accélération des énergies renouvelables.
Des raisons diverses
Parmi les neuf absents, il y avait pas exemple Monique Iborra, députée Renaissance de Haute-Garonne. Lundi, elle était à Toulouse avec Emmanuel Macron pour les deux ans du programme France 2030. D'autres absents étaient dans leur circonscription, comme Amélia Lakrafi, élue des Français du Moyen-Orient : elle était au Qatar au forum de Doha sur la diplomatie. Il y a aussi des impondérables : les élus Modem et Horizons ont eu des retards d'avion ou de train. "Il y a des problèmes de transports chaque semaine", souligne le groupe Modem.
Un conseiller de l'exécutif tempête contre ces absents qui auront "des comptes à rendre", mais des cadres à l'Assemblée assurent qu'il n'y aura "pas de chasse aux sorcières" car la mobilisation des troupes était quasi maximale. Le groupe Renaissance a fait le calcul : 97% des députés macronistes étaient là, et seulement 90% des socialistes, 85% des LR. Proportionnellement, ce n'est donc pas dans les rangs macronistes qu'il y avait le plus d'absents. "C'est rageant, se désole un député, en vrai on était hyper mobilisés". Un proche de Gérald Darmanin se montre beau joueur : "ce n'est pas la faute des absents, il manquait aussi des députés en face". La majorité préfère renvoyer la responsabilité sur ses adversaires, surtout sur les LR.
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