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Réformes des retraites : pourquoi le gouvernement ne peut pas reculer

Le ton monte sur la réforme des retraites. Le gouvernement se montre ferme sur les 64 ans et la majorité tente de ne pas laisser paraitre d’éventuels signes de faiblesse. Le brief politique de Jean-Rémi Baudot.
Article rédigé par Jean-Rémi Baudot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La première ministre Elisabeth Borne a présenté sa réforme des retraites mardi 10 janvier. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS / VIA AFP)

Quelle autre posture possible pour la majorité présidentielle ? Face à des opposants galvanisés par le succès de leurs premières manifestations, le gouvernement reste droit dans ses bottes. Ce week-end, la première ministre l’a rappelé : "La retraite à 64 ans n’est plus négociable". Une fermeté jugée comme une provocation par les oppositions. 

>> document franceinfo. Réforme des retraites : l'âge légal de départ à 64 ans "n'est plus négociable", affirme Elisabeth Borne

Au sein de la majorité, et parfois même de la Macronie, des personnalités font entendre des voix discordantes, comme l’ancienne ministre Barbara Pompili, ainsi que quelques députés. En tout, une grosse dizaine pour le moment. Pas de quoi affoler l’exécutif ? "On n’est pas à l’abri qu’ils fassent des propositions qui enrichissent le débat", s’amuse une ministre qui semble même se réjouir que certains puissent porter des convictions.

Et si la droite ne votait pas la réforme des retraites ? 

Mais derrière ce ton faussement léger, il y a une crainte : que le pays se braque et que le passage en force soit nécessaire. La crainte, aussi, que la droite ne suive pas. Cette droite dont les députés ont été élus sur un projet de retraite à 65 ans mais qui, aujourd’hui, sont confrontés sur le terrain à la colère d’une partie de l’opinion. Pourraient-ils changer d’avis ? Ne pas suivre les injonctions de leur nouveau chef Eric Ciotti ?

La Macronie commence à s’inquiéter. Si la droite se disloque, l’exécutif sera contraint d’utiliser le désormais très connu 49-3 pour faire adopter son texte, mais cette hypothèse inquiète. Un député macroniste confiait récemment : "Je suis pas certain qu’on ait les reins suffisamment solides pour passer en force." C’est aussi cet appel à la mobilisation qu’il faut entendre dans le propos de Gérald Darmanin ce week-end, quand le ministre de l’intérieur affirme que "La Nupes cherche à bordeliser le pays".

L’exécutif ne peut pas se permettre de reculer : il y a une idée profondément ancrée en Macronie. Si Emmanuel Macron recule sur un projet de réforme aussi structurant que celui des retraites, il aura définitivement perdu la main pour les années qui viennent. Une perspective qui renforce la détermination des oppositions. Le cocktail est parfait pour un bras de fer politique qui se jouera notamment mardi 31 janvier dans la rue. 

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