Présidentielle 2022 : la question sociale, clé du vote ?

Chez Anne Hidalgo, la prédiction tient en une alternative : "Soit la crise sanitaire se poursuit et les Français ne voudront pas changer de capitaine, soit la pandémie est derrière nous, et en sortie de crise, théorise un proche de la maire de Paris, les attentes sociales sont fortes." Au point d'envisager, au Parti socialiste, "un phénomène 'gilets jaunes' puissance 10."

La droite n'est pas loin de partager ces craintes... mais préfère s'en référer à la statistique pour expliquer pourquoi le social reste la clé du vote. Un cadre des Républicains convoque deux exemples pour étayer son propos : Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. "En 95, Chirac a un discours très dur sur le régalien mais il l'emporte sur la fracture sociale, rappelle ce grand élu. Sarkozy en 2007 est intraitable sur la sécurité, mais gagne avec le 'travailler plus pour gagner plus'."

Les candidats préparent leurs propositions

Chaque camp affute donc ses propositions. Il y a d'abord les candidatures structurées, et de longue date, autour des luttes sociales : la gauche de la gauche, Nathalie Arthaud, Fabien Roussel ou Jean-Luc Mélenchon, qui proposent pour les deux derniers de bloquer les prix des produits de première nécessité et d'augmenter le Smic.

Et puis il y a les candidats chez qui cette ligne de force était moins marquée en cette rentrée. Ceux qui vont entamer une grande séquence sociale. Anne Hidalgo, par exemple, qui "va occuper l'espace, décrit un proche, avec des idées sur le logement, l'école, le travail." À droite, Xavier Bertrand avancera jeudi 30 septembre sur France 2 ses propositions pour l'emploi, avant un déplacement consacré au même thème en fin de semaine. Sur la chaîne concurrente, TF1, le Premier ministre Jean Castex fera de nouvelles annonces en faveur du pouvoir d'achat.

C'est aussi la période qui veut ça, avec le début du débat parlementaire sur le budget. C'est le moment pour les oppositions de montrer qu'elles feraient d'autres choix. Les Républicains défendent par exemple l'idée d'un ticket restaurant pour les étudiants, sur le modèle de celui pour les salariés.

Un "ISF Vert" défendu par la gauche et les écologistes

Le PS va plaider à nouveau pour une contribution des plus riches, et pour un "ISF Vert", un Impôt sur la Fortune orienté développement durable. Les considérations stratégiques ne sont jamais bien loin... L'ISF Vert, c'est aussi ce que réclame l'écologiste Yannick Jadot, rival d'Anne Hidalgo. Un soutien de la maire de Paris explique que sa candidate est bien plus crédible que lui sur la lutte contre les inégalités.

La droite juge de son côté que son "assiette de progression se situe dans l'électorat populaire sensible aux propositions du quotidien". En la matière, Xavier Bertrand, avance l'un de ses soutiens, a non seulement un avantage compétitif sur Marine Le Pen et sur Eric Zemmour, mais aussi sur ses rivaux dans sa propre famille politique.