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Présidentielle 2022 : avant le débat, le black-out médiatique

Avant le débat de ce mercredi, les soutiens de chaque candidat sont priés de se taire. C’est la consigne passée tant du côté d’Emmanuel Macron que de Marine Le Pen.

Article rédigé par franceinfo - Neila Latrous
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, le 3 mai 2017 (  / MAXPPP)

Silence dans les rangs ! Autour du président sortant, la règle tient en six mots : "Personne ne parle avant Emmanuel Macron." Dans l’équipe de campagne, on explique que l’idée est de ne pas saturer l’espace médiatique avant le débat. L'objectif est aussi d'éviter les sorties de route. Mardi 19 avril, autour de 18h, les figures de la Macronie – ministres ou parlementaires – qui avaient prévu de s’exprimer mercredi ont reçu un coup de fil du QG de campagne pour annuler leurs participations à des émissions. "On nous a dit que c’était non négociable", raconte un conseiller.

Même volonté de sobriété médiatique chez Marine Le Pen, mais le régime est moins strict : tous les intervenants ne sont pas logés à la même enseigne. Il y a ceux qui sont désormais privés de médias, et ceux qui ont le droit d’en faire. Dit plus pudiquement par un dirigeant : "L’équipe de porte-parole habilitée à s’exprimer a été resserrée." Sont écartés ceux dont les prestations ont été jugées décevantes. Ceux qui paraissent trop agressifs, comme l’élu bourguignon Julien Odoul par exemple. Sont aussi mis de côté ceux qui se sont emmêlé les pinceaux pour expliquer certains points du programme, sur la réforme des retraites par exemple. "C’est vrai que ça partait dans tous les sens", confie un élu RN, quand un autre reconnaît que "certains maîtrisaient très moyennement le programme."

Ils ne sont plus qu’une poignée – nous en avons compté huit – autorisés à parler dans les médias. Cela vaut pour aujourd’hui, pour l’avant-débat, mais aussi pour les dernières 48 heures de campagne. 

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C’est l’une des différences avec 2017. Il y a cinq ans, il n’y avait pas eu de consigne particulière en amont du débat. Ni du côté d’Emmanuel Macron ni de Marine Le Pen. Les soutiens de cette dernière avaient même multiplié les prises de parole. Jusqu’à ce que la candidate, excédée de les voir défiler partout, décrète un black-out total à la mi-journée. A posteriori, elle avait expliqué que les commentaires des uns et des autres l’avaient excédée, et avaient participé à la déconcentrer. "Tous ceux avec qui je devais travailler étaient arrivés en retard", avait-elle justifié aussi. Cette fois, les lieutenants sont priés de rester près de leur téléphone.

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