Malgré les divisions sur la loi immigration, la majorité présidentielle prépare les élections européennes

La majorité présidentielle a beau avoir étalé ses divisions sur la loi immigration, elle s'attelle, vaille que vaille, à la préparation des européennes.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le patron de Renaissance Stéphane Séjourné, le 17 novembre 2023. (JULIEN DE ROSA / AFP)

Les macronistes s'en tiennent à leur calendrier, presque comme si de rien n'était. Jeudi 21 décembre au soir, il y aura le bureau exécutif spécial européennes de Renaissance. En amont, Stéphane Séjourné, François Bayrou et Édouard Philippe se sont vus mercredi pour parler ensemble pour la première fois du scrutin du 9 juin 2024. Des grands principes ont été fixés par les trois chefs de partis : ne pas partir trop tôt en campagne avec des dépenses inutiles tant que les Français n'ont pas la tête aux européennes, mais quand même passer de la précampagne à la campagne fin janvier en allant sur le terrain, en investissant les réseaux sociaux pour parler Europe.

C'était "une discussion de bistrot assez cool", nous dit-on. L'intendance sera gérée par leurs lieutenants. Les trois chefs de partis de la majorité ont laissé de côté les sujets de friction potentiels, comme le nombre de places de chaque parti sur la liste. "Ce n'est pas le moment de laisser des brèches s'ouvrir", insiste un cadre MoDem, les derniers jours ayant été suffisamment rudes pour la majorité. La tête de liste a été évoquée, une place lorgnée par Stéphane Séjourné, présenté par beaucoup comme le "candidat naturel et légitime". François Bayrou et Édouard Philippe n'ont pas proposé de noms alternatifs, même si en coulisses des membres de la majorité se demandent si c'est "le bon profil dans le contexte politique".

Objectif : renverser la tendance

La liste macroniste n'est pas à la fête dans les sondages : autour de 20%, parfois 21% mais parfois 18%, en tout cas, systématiquement 8 à 10 points derrière Jordan Bardella. "Le RN est à son plafond et va baisser, nous, on est à notre plancher", se rassure un dirigeant Renaissance. "On va se prendre un gadin énorme", redoute au contraire un proche d'Édouard Philippe.

Il y a des interrogations sur les traces que pourrait laisser le psychodrame autour de la loi immigration. Et si ça poussait des électeurs de centre-gauche vers la liste PS de Raphaël Glucksmann ? "Personne ne le connaît en dehors de Paris", torpillent des macronistes mais un ministre met en garde : "S'il fait une bonne campagne, il peut faire 15". Et si, à l'inverse, il y avait un risque de déperdition vers... LR ? C'est ce que craint un élu Horizons tant "la majorité donne l'impression de ne pas assumer la loi immigration". "Il ne faut pas qu'on ait la loi honteuse", intime un cadre Renaissance, "l'opinion est avec nous". Et pourtant d'autres n'ont qu'une hâte : "sortir de ce débat pourri".

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