Les députés macronistes se préparent à un bras de fer sur le projet de loi immigration
Après un tour de montagnes russes (un texte repoussé, puis saucissonné, presque abandonné, puis de retour), c'est l'heure d'entrer dans le dur : les concertations avec l'objectif d'aboutir à un texte idéalement réécrit à quatre mains avec celles des LR et plus si affinités, avec les Liot, les écologistes et les socialistes. Et dans ce contexte, les plus à gauche de la majorité comptent mettre leur grain de sel, en surveillant ces discussions comme le lait sur le feu pour préserver l'équilibre du texte initial et éviter de voir le volet sécuritaire – comme l'expulsion des délinquants étrangers – l'emporter sur le volet social du texte : la régularisation des travailleurs dans les métiers en tension.
Selon les informations de franceinfo, le président de la commission des lois de l'Assemblée Sacha Houlié, figure de l'aile gauche de la majorité, compte s'assoir à la table des négociations, quitte à heurter les LR.
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Une vigilance qui agace
Certains députés se disent fatigués d'assister à ce bras de fer entre la gauche et la droite de la macronie dans les moments les plus sensibles. Un marcheur de la première heure n'en peut plus des manœuvres de certains pour "exister politiquement". "Pour qu'on puisse voler, dit-il, il faut que l'aile droite et l'aile gauche soient reliées à une colonne vertébrale". Colonne qui a bien besoin d'un corset après l'épisode des retraites !
Les chefs de la majorité, eux, sont à l'unisson : ils veulent un "texte équilibré et surtout réalisable". L'un d'eux dévoile à franceinfo les trois scénarios actés lors d'un petit-déjeuner à matignon mardi 16 mai, en vue des concertations. Le premier : modifier le texte initial pour parvenir à un accord avec les LR. Le deuxième : imposer la version originelle au parlement pour mettre les LR face à leurs contradictions. Et le troisième : partir du texte des LR et l'édulcorer. C'est une ligne rouge, pour une députée de l'aile gauche, au risque de déclencher une fronde et un vote contre dans les rangs de la majorité... qui n'est que relative, faut-il le rappeler.
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