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Le brief politique. La guerre de la communication est lancée sur la réforme de la SNCF

Au premier jour du mouvement de protestation des cheminots, chaque dirigeant politique tient à montrer sa détermination. Là aussi, le bras de fer s'engage.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Dagnet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La ministre des Transports, Élisabeth Borne le 20 mars 2018. (ALAIN JOCARD / AFP)

Aurore Bergé fut la première à monter au front pour défendre la réforme de la SNCF. Invitée du "19h20 politique" de franceinfo lundi 2 avril, la député LREM des Yvelines a assuré que le cap du gouvernement était "très clair" et qu'il "ne bougera pas". Même tonalité pour la ministre des Transports Élisabeth Borne. Interrogée sur BFMTV, elle s'en est prise à ceux qui poussent à la grève : "Pourquoi se mettre dans une posture de blocage ? Moi je suis dans une posture de dialogue. J'entends qu'il peut y avoir des craintes de la part des cheminots. Elles ne sont pas justifiées et elles sont alimentées. Certains veulent très clairement politiser le débat."

Le petit arrogant d'En Marche! devrait au moins baisser la tête et saluer les travailleurs

Alexis Corbière, ulcéré par le terme "gréviculture" employé par un porte-parole LREM

Europe 1

Une critique qui vise sans doute Jean-Luc Mélenchon. Le leader de la France insoumise, dont le sens des formules n'est plus à démontrer, a galvanisé ses troupes sur son blog : "N'attendez pas les consignes, agissez ! Que mille étincelles s'allument et il fera jour dans la nuit macroniste." Le porte-parole de son mouvement, le député Alexis Corbière, a vu rouge en entendant le porte-parole de LREM Gabriel Attal parler de "gréviculture" : "Moi j'accepte pas, a-t-il déclaré sur Europe 1, ce vocabulaire m'est resté dans l'oreille en 1995. Jean-Marie Le Pen parlait comme ça lorsque les cheminots étaient en grève contre le plan Juppé. Ce sont des gens [les grévistes, ndlr] qui vont perdre des journées de salaire, c'est pas des cultivateurs qui font pousser des grèves pour rigoler. Le petit arrogant d'En Marche!, lui, s'il est issu d'un milieu social favorisé, il devrait au moins baisser la tête et saluer les travailleurs !"

"Une réformette" juge-t-on à droite

À Gauche, Benoît Hamon appelle lui aussi à la mobilisation. Le patron de Génération.s dénonce un projet "inégalitaire" et "indigne". Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a souhaité, sur RTL, que le gouvernement "arrête de faire la grève de la négociation" et cesse "d'opposer les pseudo privilégiés que seraient les cheminots par rapport à d'autres catégories de Français". Du côté des Républicains, là aussi on s'oppose à la réforme mais parce qu'elle ne va pas assez loin, notamment sur la question de la dette. Leur porte-parole Laurence Sailliet a estimé que ce n'était qu'une "réformette". 

La note du brief  

Un zéro pointé pour Matignon qui a tellement réécrit une interview d’Élisabeth Borne que le journal Les Echos a refusé de publier l’article. Et pourtant, d’après le quotidien, la ministre des Transports était très mesurée dans ses propos. L'interview aurait dû paraître mi-mars.

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