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Info franceinfo
Le Rassemblement national va lancer un nouvel emprunt auprès de ses militants pour les élections européennes
Le Rassemblement national va lancer un nouvel emprunt auprès de ses militants pour financer sa campagne pour les élections européennes, révèlent franceinfo et Le Parisien mardi 31 octobre. Le processus est en cours de préparation, mais ne pourra être officiellement lancé qu'en décembre, date officielle de l'ouverture des comptes de campagne.
Le parti a pour objectif de réunir 4,3 millions d'euros, soit la somme maximum que l'État rembourse à chaque parti atteignant 3% des voix aux élections européennes. Son président Jordan Bardella affiche une ambition bien supérieure, il martèle : "On veut finir en tête".
Jusqu'ici, aucune banque française ne veut prêter de l'argent au parti d'extrême droite. Le trésorier du parti a envoyé des demandes aux six plus grandes banques privées du pays "sans grand espoir" et a déjà reçu trois refus.
Plus de réunions publiques que de grands meetings
Le RN a déjà emprunté de l'argent à ses militants à trois reprises : en 2019, 2020 et 2022. À chaque fois, avec succès. Le taux est attractif puisqu'il y a 5% d'intérêt. En 2022, le parti de Marine Le Pen avait reçu bien plus de propositions que ses besoins. La direction du RN est donc confiante. "Des gens dont les prêts arrivent à échéance nous sollicitent pour replacer leur argent", assure un cadre du parti à franceinfo. Le parti a l'intention de rembourser l'ensemble de ses militants d'ici 2027.
La stratégie du RN pour cette élection est avant tout d'aller chercher les abstentionnistes avec une campagne autour du pouvoir d'achat et du contrôle de l'immigration. Le parti va surtout organiser des réunions publiques. Il n'y aura que quelques grands meetings à partir de février. "Cela coûte cher et finalement, ça rapporte peu de voix !", confie un cadre du parti à franceinfo.
Le Rassemblement national touche chaque année 10,1 millions d'euros par an, en proportion des résultats des précédentes élections législatives. Une partie conséquente de cette somme a été utilisée pour rembourser de manière anticipée le solde de 6 millions d'euros de son prêt russe. Cet emprunt avait valu au parti de Marine Le Pen des accusations de collusion avec le Kremlin. Le rembourser était une "priorité" pour Jordan Bardella, qui ne voulait plus que cela brouille sa campagne.
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