Européennes : la majorité présidentielle lance un comité politique pour muscler le dispositif autour de la candidate Valérie Hayer
Mardi 30 avril au soir Gabriel Attal convie ses principaux ministres, comme Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, ou Rachida Dati, et les chapeaux à plumes de la majorité (chefs de partis, équipe de campagne) au QG de Renaissance. Ce comité politique se réunira ensuite tous les lundis jusqu'au 9 juin. L'objectif est clair : muscler le dispositif autour de la candidate Valérie Hayer, qui est à la peine dans les sondages, 16,5% dans la dernière livraison de l'Ifop.
Un cadre de la campagne le dit sans détour : "Il faut que les cadors de la majorité se bougent !". Un autre n'y va pas non plus par quatre chemins : "Il y en a plein qui n'ont pas fait grand chose jusqu'à présent, il faut leur mettre la pression". Maintenant que le chef de l'État a mis un pied dans les élections européennes avec son discours de la Sorbonne jeudi dernier, il s'agit que tout le monde prenne le relais.
Éviter un "référendum anti-Macron"
Le gouvernement est pourtant déjà mobilisé. Des ministres ont déjà tenu des réunions publiques : Gérald Darmanin était dans l'Aveyron jeudi dernier, Bruno Le Maire fera son 6e meeting lundi 29 avril au soir à Vouvray, près de Tours. D'autres ont fait des tractages, ou même, comme le ministre de la Fonction publique Stanislas Guérini, des soirées phoning au QG pour appeler des sympathisants. Mais l'idée maintenant, c'est d'amplifier le mouvement pour essayer de faire remonter la pente à la liste macroniste. Les ministres sont attendus en renfort "pour parler d'Europe" et surtout "éviter d'annoncer des mauvaises nouvelles car on est en campagne", implore un parlementaire.
Les troupes veulent du positif. Dans la majorité, certains ont toujours en travers de la gorge les dernières semaines de l'exécutif avec Bruno Le Maire qui a lancé beaucoup de pistes d'économies, mauvaise situation budgétaire oblige, sans oublier Stanislas Guérini qui a mis sur le tapis la question du licenciement des fonctionnaires ou son homologue du Logement Guillaume Kasbarian qui a parlé fin du logement social à vie... Autant de sorties qui ne sont "pas de nature à mobiliser les électeurs en notre faveur", lâche un sénateur. Résumé plus crûment par un proche d'Emmanuel Macron ça donne ceci : "Tout ça nous a mis dans la sauce !". L'objectif des macronistes désormais c'est de se défaire des débats nationaux et autres polémiques pour éviter le "référendum anti-Macron".
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