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Édito
Élections européennes : quel espace possible pour Valérie Hayer, candidate de la majorité présidentielle ?
Valérie Hayer, candidate de la majorité aux élections européennes de juin doit tenter de grignoter son retard sur l’extrême droite en installant un face-à-face avec le Rassemblement National. Selon les dernières enquêtes, Jordan Bardella compte sept à neuf points d’avance d’intentions de vote sur Valérie Hayer, invitée de Demain l'Europe lundi 25 mars sur franceinfo. Son objectif, c’est de terminer sur les talons du RN, un peu comme Nathalie Loiseau il y a cinq ans. Pour cela, Valérie Hayer souffre d’un déficit de notoriété, mais affiche deux atouts : une bonne maîtrise des dossiers européens comme le reconnaissent même ses adversaires, et puis un positionnement clair, très clair, très europhile. Pour relancer la croissance, faire face au défi climatique comme au défi migratoire, et surtout à la menace incarnée par Vladimir Poutine, il s’agit de se montrer plus européen, de bâtir ce qu’elle appelle une Europe-puissance.
Valérie Hayer n’est néanmoins pas la seule sur ce créneau. Raphaël Glucksmann tient à peu près le même discours. D’ailleurs, Valérie Hayer répète que depuis cinq ans, celui-ci vote au Parlement européen, dans plus de 80%, des cas comme les macronistes. Ce candidat si proche est donc devenu son principal rival. Dans les sondages, Valérie Hayer le devance encore de 7 à 10 points. Mais Raphaël Glucksmann a fait le trou à gauche. Il a largué les écologistes et les Insoumis et rêve donc d’installer un match avec les macronistes. Et ce qui est frappant, c’est que les deux candidats jouent exactement sur le même réflexe.
La perspective de 2027
Le fameux "vote utile". Valérie Hayer veut l’incarner en se posant comme seule candidate à même de freiner l’ascension de l’extrême droite. Elle veut donc siphonner la droite de la liste François-Xavier Bellamy comme la gauche de la liste Glucksmann. Et, au sein d’une gauche divisée, Raphaël Gluksmann prétend être le vote utile de son camp pour préparer 2027.
Marine Le Pen comme Jean-Luc Mélenchon font aussi des européennes un tour de chauffe de la présidentielle. Le paradoxe, c’est que depuis le tout premier scrutin, en 1979, jamais le vainqueur des européennes n’a remporté la présidentielle qui a suivi. Le RN a d’ailleurs gagné les deux dernières européennes et perdu la présidentielle dans la foulée. Difficile donc pour Valérie Hayer, comme pour Raphaël Glucksmann ou Jordan Bardella d’user de cet argument, le "vote utile", pour un scrutin inutile… en vue de la présidentielle.
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