Budget 2024 : Le RN et LFI comptent déposer des motions de censure pour tenter de renverser le gouvernement

Faute de budget rectificatif sur les économies décidées par Bercy, le Rassemblement national et la France insoumise veulent déposer des motions de censure avant la fin de la semaine, à quelques jours des élections européennes.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
L'hémicycle de l'Assemblée nationale lors d'une session de questions au gouvernement, le 13 février 2024. (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

Le RN et LFI avaient fixé un ultimatum au gouvernement qui expire mercredi 29 mai, pour faire examiner par les députés un budget rectificatif incluant les milliards d'économies décidés par Bercy pour faire face au dérapage des comptes publics. Faute de projet de loi de finances rectificatif (PLFR), les lepénistes et les insoumis vont donc appuyer sur le bouton "motion de censure". Qui dégainera en premier ?

Le bureau du groupe LFI à l'Assemblée va discuter, mardi 28 mai, dans la matinée du meilleur moment pour sortir du bois. Du côté de Marine Le Pen, l'objectif, c'est un dépôt en fin de semaine, pour avoir un débat dans l'hémicycle en début de semaine prochaine, à quelques jours des élections européennes. L'occasion pour les oppositions de taper sur le gouvernement, même si pour le RN, l'ultimatum visait aussi LR.

Une motion de censure LR, la vraie épée de Damoclès

À force d’entendre la droite menacer d’une motion de censure, il y a quelques semaines, le Rassemblement national a mis au défi LR de se jeter à l’eau, car le RN sait qu’une motion de censure d’extrême droite n’a aucune chance d’être votée par la gauche. Les insoumis savent aussi que sans renforts LR ça ne passe pas non plus. La vraie épée de Damoclès pour le gouvernement reste une motion de censure LR qui pourrait recueillir les votes de toutes les oppositions.

Sauf que pour la droite, il est urgent d’attendre. Pas question de se faire dicter son calendrier. Les ténors de LR ont fait monter la pression, mais n’ont pas l’intention de dégainer avant les élections européennes. "Il faut une bonne raison pour faire tomber le gouvernement", justifie un proche d'Éric Ciotti, et selon lui, le moment n'est pas venu. "Le vrai risque, c'est à l'automne", admet un conseiller de Gabriel Attal, car cet automne, il y aura l'examen du budget 2025 avec son cortège de 49.3.

Quant aux motions de censure imminentes RN et LFI, la droite ne compte pas les voter, même si individuellement certains députés LR pourraient être tentés. Un élu les met en garde : "ce serait mal venu de nous diviser à quelques jours des européennes". Le gouvernement peut donc, a priori, dormir sur ses deux oreilles, pour l'instant. Et la droite peut se préparer à être accusée par le RN de "sauver la peau de l'exécutif".

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