Déficit public : Emmanuel Macron balaie l'hypothèse d'un budget rectificatif avant l'automne

Lors d'une réunion avec des cadres de la majorité à l'Elysée, le chef de l'Etat a insisté sur la faiblesse des recettes fiscales par rapport aux dépenses.
Article rédigé par Thibaud Le Meneec
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Emmanuel Macron à Bruxelles, en Belgique, le 22 mars 2024. (JONATHAN RAA / NURPHOTO / AFP)

L'option d'un projet de loi de finances rectificatif (PLFR) a été écartée par l'exécutif, a appris franceinfo lundi 8 avril de sources concordantes, confirmant une information du Figaro. Emmanuel Macron a balayé cette hypothèse lors d'une réunion de cadres de la majorité présidentielle à l'Elysée, dans l'après-midi.

Cette piste avait été évoquée pour répondre à la situation difficile des finances publiques, avec un déficit finalement établi fin mars à 5,5% pour l'année 2023, au lieu des 4,9% prévus initialement. Avant cela, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait annoncé mi-février un vaste plan d'économies de 10 milliards d'euros pour 2024

Lors de cette réunion, le président de la République a préféré insister sur le problème de moindres recettes fiscales lié à l'abaissement de la croissance pour 2023, plutôt que sur d'éventuelles "dépenses excessives"

Les oppositions évoquent une possible motion de censure

Un PLFR était réclamé par les oppositions de gauche et de droite. Sur les réseaux sociaux, plusieurs adversaires du chef de l'Etat ont dénoncé son choix de ne pas recourir à un budget rectificatif avant l'automne, période pendant laquelle le projet de loi de finances est traditionnellement étudié. "Quand un budget est à refaire, il faut en effet le soumettre à l'Assemblée", a insisté Eric Coquerel, président La France insoumise de la commission des finances, qui estime que le dépôt d’une motion de censure "est nécessaire" si tel n'est pas le cas.

"Emmanuel Macron persiste : la dépense publique n’est pas 'excessive'", a raillé François-Xavier Bellamy, tête de liste des Républicains aux élections européennes.

Par l'intermédiaire d'Eric Ciotti, patron de LR, son parti a affiché des "lignes rouges" pour le rééquilibrage à venir du budget de la France, comme la hausse des impôts et la désindexation des retraites sur l'inflation. Si celles-ci venaient à être franchies dans les prochains mois, les députés de droite pourraient déposer une motion de censure, laquelle pourrait obtenir le soutien du Rassemblement national et des différents partis de gauche au Palais-Bourbon. De quoi, en théorie, rassembler 289 députés et faire tomber le gouvernement de Gabriel Attal.

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