Suppression de l’Aide médicale d’État : pour Michel Barnier il n'y a "ni totem, ni tabou"
"Il n’y a pas de tabou, ni de totem, il y a simplement le souci de traiter cette question avec fermeté et avec humanité. Je voudrais aussi m’attaquer à un sujet qui coûte beaucoup d'argent, qui est celui de la fraude fiscale, bien sûr, mais aussi de la fraude sociale", a déclaré Michel Barnier, dimanche 22 septembre lors du 20h de France 2. S'ensuit un blanc, sans précision sur le propos. Sous-entendu : il n’y a pas que les plus riches qui fraudent, il faut s'intéresser également aux sans-papiers, et autres, qui profitent du système de protection sociale français. Le tabou est levé, dans une déclaration télévisée du chef du gouvernement. Un tabou autour d’une revendication exprimée depuis longtemps par le Rassemblement national : la suppression de l'Aide médicale d'État (AME).
Pourquoi le Premier ministre s’aventure sur ce terrain ? Observateurs et analystes politiques y voient un signal envoyé à l’électorat de Marine Le Pen, présenté comme gage de soutien au gouvernement, pour éviter toute censure à l’Assemblée nationale.
Quel est le poids économique de l'AME ?
Selon un rapport du Sénat, début 2023 l’AME bénéficiait à 423 000 personnes, en hausse de 43% par rapport à 2019. Coût global l’année dernière : 1,140 milliard d’euros à la charge de l’Assurance-maladie, selon les sénateurs, mais qui ne représente que 0,5% du total des dépenses de santé en France. Difficile de s’aventurer plus loin sur ces données sans tomber dans la querelle des chiffres.
Le dossier revient à la nouvelle ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, qui devra se prononcer notamment sur la procédure d’embauche des médecins diplômés à l’étranger et qui exercent dans les hôpitaux français sous des statuts précaires.
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