Législatives 2024 : La dangereuse suppression de l’Aide médicale d’État
L’AME est remise question par le Rassemblement national qui est arrivé en tête du premier tour des élections législatives dimanche 30 juin avec 33,2% des voix. Le parti d'extrême droite promet de la supprimer s’il accède au pouvoir. Seulement voilà, cette décision poserait problème en matière de santé publique, si l’on en croit le COVARS (Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires). Le comité estime que, s’il venait à disparaître, ce dispositif de remboursement de soins par l’Assurance Maladie ne pourrait plus protéger contre les risques sanitaires, mettant en péril la santé individuelle et collective.
L’AME bénéficie aujourd’hui à environ 400 000 personnes. Son coût est estimé par le RN entre un et deux milliards d’euros chaque année. Le dernier budget de l’État l’évalue officiellement à 1,2 milliard. Loin des chiffres, le COVARS explique qu’à défaut d’être suffisamment pris en charge, les migrants pourraient tarder à se faire soigner alors que l’émergence de maladies s’annonce de plus en plus forte dans les prochaines années. Problème sur le plan personnel, mais aussi pour la collectivité car, faute d’une prise en charge en amont par les médecins de ville, les personnes présentes sur le sol français, malades ou en situation irrégulière, se dirigeraient vers les hôpitaux publics déjà très sollicités, voire saturés.
L’hôpital se défend
Dans un récent communiqué, les directeurs des CHU (Centres hospitaliers universitaires), et les doyens des facultés de médecine, rappellent qu’ils prennent en charge les patients de toutes origines sans distinction, mais que l’avenir de leur mission ne saurait être assuré dans le contexte actuel de forte incertitude. Sous-entendu : il faut relancer et revoir le modèle de l’hôpital et de l’université pour répondre aux nouveaux défis qui se présentent ! Est-ce que l’AME explique à elle seule le fond du problème ? Le sujet n’a pas fini d’alimenter le débat.
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