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L’Europe veut reprendre la main sur la fabrication de puces électroniques

Relancer la production de semi-conducteurs. C’est l’un des objectifs que se fixe la présidence française de l’Union européenne. Sujet dont les ministres européens de l’Industrie vont parler lundi 31 janvier et mardi 1er février à Lens, dans le Pas-de-Calais.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un circuit imprimé contient de nombreux semi-conducteurs. (CHESNOT / GETTY IMAGES EUROPE)

Au titre de la présidence du Conseil de l’Union assurée par la France jusqu’au mois de juin, l’hexagone va accueillir régulièrement des Conseils des ministres européens. À Lens, la maîtresse de cérémonie sera la ministre chargée de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, et le programme s’annonce chargé avec un mot clef : souveraineté. Souveraineté à retrouver, à reconstruire, notamment pour la production de composants électroniques.

La pénurie mondiale de ces puces freine des pans entiers de nos industries, notamment automobile. Agnès Pannier-Runacher va porter et appuyer un dossier défendu à Bruxelles par le Commissaire européen au Marché intérieur, le français Thierry Breton. Sous présidence française, la Commission européenne doit dévoiler prochainement un plan qui vise à multiplier par quatre la production européenne de puces électroniques d’ici 2030. L’objectif est de faire en sorte que l’UE fournisse 20% de la production mondiale de composants électroniques.

L’objectif est très ambitieux, notamment face à la production asiatique. Le marché mondial des semi-conducteurs est dominé aujourd’hui par le taïwanais TSMC, les États-Unis investissent des milliards de dollars pour reprendre la main, quant à l’Europe, elle fait tout pour rattraper le train et essayer de raccrocher les wagons. Mais remonter des chaînes de production de semi-conducteurs sur le Vieux continent relève de l’exploit. Les coûts sont prohibitifs. Aucun groupe européen ne veut aujourd’hui investir seul dans des presses de composants non rentables face à la concurrence asiatique.

Marges de manoeuvre

Si elle veut reprendre la main, l’Europe doit agir sur deux leviers :

1 - Déroger à ses propres règles de la concurrence en subventionnant directement ses industries stratégiques, ce qui est interdit aujourd’hui.

2 - Se fournir en métaux rares indispensables à la fabrication des pièces. L’Europe en est-elle capable sur son propre sol ? Allons-nous revoir notre code minier, pour sonder et exploiter nos propres terres riches ? La Suède, la Pologne, la Serbie… et le sous-sol français regorge de tungstène. Dossier environnemental ultra-sensible mais tous ces sujets sont sur la table. La présidence française du Conseil de l’Union européenne ne s’annonce pas des plus faciles.

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