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Le patron du groupe Accor veut "franchement monter les prix" de ses hôtels

Hervé Bazin, PDG d'Accor, affirme que faire payer davantage le client est le seul moyen de permettre aux propriétaires hôteliers de garder leurs marges.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le patron d'Accor lors de l'assemblée générale du groupe hôtelier, à Issy-les-Moulinaux (Hauts-de-Seine), le 20 mai 2022. (ERIC PIERMONT / AFP)

En plein débat sur le pouvoir d’achat, un patron plaide pour une augmentation des prix dans son secteur, celui de l’hôtellerie. Ce patron, c’est Sébastien Bazin, le PDG du groupe Accor. Accor et ses 5 300 hôtels dans le monde, plus connu sous ses enseignes Mercure, Sofitel, Novotel, Ibis ou Formule 1. La petite phrase, lourde de sens, a été lâchée vendredi 20 mai lors de l’assemblée générale des actionnaires. Sébastien Bazin a appelé les hôteliers qui gèrent les établissements du groupe à "franchement monter les prix" pour "retrouver des capacités financières et s’adapter aux coûts d’exploitation" qui augmentent.

Les coûts d’exploitation qui augmentent, c'est la faute à l’inflation liée à la hausse des salaires et des prix de l’énergie. Faire payer plus le client est, aux yeux de Sébastien Bazin, le seul moyen de permettre aux propriétaires hôteliers de garder leurs marges, en tout cas retrouver au moins celles de 2019, avant la pandémie.

En réalité, le message s’adresse à l’ensemble de la profession de l’hôtellerie. Sébastien Bazin n’en est pas à son premier fait d’armes dans la série des déclarations publiques marquantes. Dès la perspective de sortie de la pandémie, ce fut le premier grand patron à reconnaître que l'augmentation des salaires, mais surtout l'amélioration des conditions de travail dans l’hôtellerie et la restauration, étaient nécessaires pour recruter et retrouver les effectifs perdus pendant la crise. De fait, un accord avec les syndicats de branche a permis d’instaurer depuis le 1er avril une rémunération minimum supérieure de 5% au smic et une augmentation moyenne de 16,5% de la grille des salaires.

Reprise du tourisme

Pour justifier sa logique d’augmentation des prix de ses prestations hôtelières, Sébastien Bazin invoque cette hausse des salaires comme augmentation des coûts. Il y ajoute la reprise de l’activité touristique qui relance la demande. Les chiffres le montrent, le désir de voyager reprend partout dans le monde. Reste à savoir comment la clientèle va recevoir, et accueillir, le message à la veille des vacances d'été.

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